La capsule Crew Dragon "traquée" par un radar Thales

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Vue d’artiste de la capsule Crew Dragon et du second étage de Falcon 9 suivis par le radar SMART-L MM installé à Hengelo (Crédits: Thales)


 
Suivi par plus de 10 millions de téléspectateurs, le lancement de la capsule spatiale habitée Crew Dragon s’est achevé hier par un amarrage réussi à la station spatiale internationale (ISS). Une première réalisée au terme d’un vol de 19 heures scruté en partie par un radar SMART-L MM (Multi Mission) de Thales.
 
Malgré une vitesse de 28 000 km/h (Mach 22) lors de leur survol de l’Europe, Crew Dragon et le second étage de la fusée Falcon 9 n’auront pas échappé aux « yeux » du radar SMART-L MM installé à Hengelo (Pays-Bas) par la filiale néerlandaise de Thales. Un passage au-dessus du continent européen suivi par l’astronaute André Kuipers (deux séjours sur l’ISS) et le major Petra Wijnja du Centre de sécurité spatiale de la Défense néerlandaise.
 
Version « musclée » du système naval SMART-L, le SMART-L MM combine plusieurs capacités en simultané au sein d’un unique mode multi-missions. Son antenne autorise la détection d’un maximum de 2000 cibles dans un rayon de 5 à 2000 km pour les missiles balistiques et à 480 km pour les autres types de menaces aériennes. Contrairement à d’autres systèmes, ce radar est reconfigurable durant toute sa durée de vie. Il peut ainsi intégrer des mises à jour et de nouvelles fonctionnalités telle que la veille spatiale démontrée ce week-end. En 2020, cette nouvelle génération deviendra opérationnelle sur les frégates de défense anti-aérienne de classe De Zeven Provinciën et au sein du dispositif terrestre de surveillance de l’espace aérien de la Défense néerlandaise.
 

Le radar SMART-L MM/F en cours d’activation à Wier (Crédits: Thales)


 
Hasard du calendrier, ce coup de com’ intervient quelques jours seulement après la conclusion d’une série d’essais de qualification sur site du premier des deux radars terrestres SMART-L MM/F (Fixed) acquis par les Pays-Bas. Installé en janvier à Wier (Frise) cet exemplaire remplacera une antenne MPR en service depuis 40 ans. Ce radar, ainsi que celui attendu en 2021 à Herwijnen (Gueldre), renouvelleront les capacités de surveillance aérienne et spatiale du Centre de contrôle des opérations aériennes (AOCS) de Nieuw-Milligen (Gueldre).
 
Ces tests préliminaires menés par une équipe mixte de Thales France et Thales Nederland auront permis de confronter les radars primaire et secondaire à des cibles contrôlées, dont des chasseurs, hélicoptères et petits jets. « Des aspects tels que le rayon de détection et la précision ont été testés et les premiers résultats sont conformes aux attentes et aux spécifications », explique Thales. « Dans un avenir proche », les nouvelles installations de Wier entameront des essais fonctionnels en vue de leur intégration au réseau C2 de l’AOCS. La livraison au client est prévue pour septembre prochain.