Derrière les CAESAR, du MCO, des munitions, des formations et du carburant pour l’Ukraine

Crédits : Forces armées ukrainiennes

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La France travaille sur un nouveau volet d’aides pour les forces armées ukrainiennes, le troisième après les livraisons en urgence d’équipements individuels puis celles de canons CAESAR et de véhicules divers. Il s’agit essentiellement de régénérer du potentiel avec de nouvelles formations, un soutien technique, des munitions et du carburant.

« Il va falloir tenir, ne nous y trompons pas. Il va falloir tenir dans la durée », déclarait hier la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, lors d’une séance de l’Assemblée nationale consacrée au conflit russo-ukrainien. Pour continuer à soutenir Kiev, le gouvernement a ouvert un nouveau « chapitre » d’aides « dans lequel nous nous situons depuis le mois de septembre » et qui correspond « à des demandes précises formulées par les Ukrainiens », annonçait le ministère des Armées, Sébastien Lecornu.

Ce sont notamment des livraisons de carburant. « L’accès à celui-ci est décisif, y compris pour faire rouler les fameux canons CAESAR », souligne le ministre des Armées. L’envoi de lots supplémentaires de munitions d’artillerie, ensuite, s’avère indispensable « parce que l’attrition des stocks est particulièrement importante ».

Chaque tir ou kilomètre parcouru use un peu plus des canons CAESAR, VAB et autres véhicules dont le potentiel avait déjà été entamé par l’armée de Terre. La France planche donc sur « un calendrier important en matière de maintenance et de pièces détachées ». La question n’est pas neuve. Dès la mi-juillet, l’ex-Délégué général pour l’armement (DGA) Joël Barre évoquait des discussions à ce sujet entre industriels français et militaires ukrainiens.

La formation des combattants, enfin, est « peut-être moins spectaculaire » mais « fait vraiment partie des demandes spécifiques que l’Ukraine formalise auprès de la France ». L’attrition touche aussi les artilleurs ukrainiens, un rappel parmi d’autres que les combats ne se limitent pas à la première ligne. « Malheureusement, quand l’un tombe, il faut qu’un autre reprenne sa place », indique le ministre des Armées.

En parallèle, la France continue d’appuyer les autres volets. La livraison de nouveaux véhicules blindés et de pièces d’artillerie est dans les tuyaux. Hormis les vingt véhicules Bastion, la fourniture de 6 à 12 CAESAR 8×8 à l’origine destinés au Danemark serait à l’étude. Parmi toute cette aide, « une partie sera prise en charge par la Facilité européenne de paix », relevait la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Un dispositif auquel la France contribue à hauteur de 450 M€, soit environ 20% de l’enveloppe actuelle.

L’effort français n’est par ailleurs pas que militaire et, le 28 septembre, plus de 1000 tonnes de fret humanitaire « rassemblées grâce aux contributions de l’ensemble des forces de notre société » ont été envoyées au départ de Marseille. La cargaison comprenait notamment des moyens qui permettront à l’Ukraine de commencer à se rebâtir, dont des équipements de réhabilitation d’urgence et « six ponts de 20 à 60 mètres de long qui participeront à la reconstruction de la région de Kharkiv ».

Crédits image : Forces armées ukrainiennes