Britanniques et Allemands s'offrent une "vision commune"

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Londres et Berlin ont signé vendredi dernier une « déclaration de vision commune » en matière de défense, à l’heure où les négociations pour le Brexit sont au point mort.
 

Le secrétaire à la défense britannique, Gavin Williamson, et la ministre de la Défense allemande Ursula von der Leyen, vendredi dernier à Sennelager, ouest de l’Allemagne (Crédit photo: Twitter/Gavin Williamson)


 
Malgré les sourires de façade, ce nouvel accord, signé à Sennelager (ouest de l’Allemagne), reste forcément vague, tant au niveau du calendrier qu’en termes d’actions concrètes. « Nous renforcerons davantage le volet européen de l’OTAN, contribuerons à la sécurité européenne et améliorerons la résilience de l’Europe face aux menaces sécuritaires », ont ainsi déclaré les deux partenaires dans un document excluant toute mention du Brexit.
 
« Nous sommes déterminés à approfondir et à renforcer nos relations afin d’atteindre nos objectifs communs en matière de défense et de sécurité », ajoute le document. Selon ce dernier, les forces navales, aériennes et terrestres britanniques et allemandes renforceraient leur interopérabilité et coopéreraient davantage pour des achats d’armement.
 
L’annonce survient quelques jours à peine après la confirmation que l’armée britannique resterait bien sur le sol allemand après le Brexit. Près de 185 soldats et une soixantaine de civils resteront basés au centre d’entraînement de Sennelager après le retour des forces britanniques au Royaume-Uni. Ces militaires continueront notamment à soutenir les véhicules amphibies de franchissement M3 opérés de concert avec les Allemands, une plateforme pour lesquels les deux pays envisagent un programme de modernisation conjoint.
 
À moins de six mois du Brexit, ces manœuvres n’ont, en soi, plus rien d’étonnant. Isolé des discussions structurant la défense européenne de demain, le Royaume-Uni multiplie néanmoins les initiatives bilatérales afin de garder un pied solide sur le Vieux Continent. Seulement dépassé par la France au niveau des dépenses militaires, Londres entend en effet rester un partenaire incontournable pour la protection de l’Europe.
 
Reste que, pour conserver toute crédibilité, le Royaume-Uni doit aujourd’hui répondre à l’incertitude budgétaire susceptible de menacer l’ensemble de ses programmes militaires sur le long terme. Or, nombreux sont les politiciens et industriels d’outre-Manche ayant déjà évoqué la défaite du secrétaire à la Défense britannique Gavin Williamson dans sa bataille pour l’augmentation des crédits alloués à la défense. Et comme la sortie du Royaume-Uni, le 29 mars prochain, devrait en outre avoir un impact majeur sur l’économie du pays, c’est tout l’écosystème de défense britannique qui doit s’attendre à vivre des jours encore plus difficiles.