LOADING

Recherche

Afghanistan: le Harfang plie bagages

Partager

Sur la base de Bagram en Afghanistan, l’heure est au rangement pour la quarantaine de militaires en charge du système Harfang. Ces derniers avec leurs deux drones Harfang et leurs équipements doivent repartir pour la France courant du mois de mars. La dernière évolution du drone français dans le ciel afghan a eu lieu le 16 février. La France, qui mettait en œuvre déjà peu de systèmes de drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), rapatrie donc ses deux seuls drones. Trois ans jour pour jour presque après le premier vol du Harfang en février 2009. Un retrait réalisé en bonne coordination avec l’ISAF, qui dispose d’une centaine de drones sur place, assure l’Etat Major des Armées. Il faut aussi dire que la cadence des opérations au sol s’est considérablement réduite. La plupart des drones engagés en Afghanistan sont des Reaper d’origine américaine, qui ont été aussi acquis par de nombreuses armées de la coalition (italien, anglais…). La France, qui a été à deux doigts d’acheter américain, a préféré développer sa propre filière, avec des plateformes israéliennes.

Le bilan était jugé bon, hier, par le colonel Burkhard, porte-parole de l’Etat Major des Armées, qui faisait le point sur les trois ans de déploiement du système. 75% des missions du drone MALE français auront été de la surveillance générale de zone. C’est à dire que le drone reste en vol au dessus d’un espace et fournit des renseignements au profit des troupes au sol, comme la détection de groupes, observation de comportements humains, véhicules… Très discret, le drone évolue entre 5000 et 8000 mètres d’altitude. A ces altitudes, le Harfang, bien qu’assez imposant (envergure de 16 mètres et pesant plus d’une tonne) est depuis le sol indétectable.  Au cours de ces trois années, 5% des missions du Harfang ont été réalisés au profit de troupes au contact, donc des unités engagées dans une action de combat, afin d’identifier les insurgés et d’appuyer la manœuvre au sol. Dans ce cas les images du drone arrivent directement aux troupes au sol via un JTAC (Joint Terminal Attack Controller) ou équipe de coordination de l’appui aérien intégrée dans les unités combattantes. Enfin 15% des missions ont eu pour objectif des missions de reconnaissance (cartographie…) et de soutien à la planification d’opérations.

Au total les systèmes Harfang auront réalisé 660 sorties, plus de 5000 heures de vol, fournit 3500 heures de vidéo et traité 5200 objectifs. Intégrés dans le dispositif aérien de l’ISAF, les drones ont été utilisé au profit des troupes françaises, pour 40% (en Kapisa et Surobi), mais pas seulement : 25% des missions l’ont été au soutien des forces américaines, 30% au profit des Polonais (basés eux aussi dans le Regional Command Est).

Pour mémoire, le Harfang (réalisé par EADS et IAI) dispose de deux moyens de liaisons de données avec la station sol : une directe (via un radar) d’une portée de 150 km ainsi qu’une liaison satellite (Satcom), précieuse pour un déploiement plus lointain (le drone affiche un rayon d’action de 1000 km) ou pour s’astreindre des reliefs géographiques (montagnes). Il est équipé de capteurs électro-optique, infra-rouge, radar haute résolution…

Le segment sol du système tient dans un shelter qui comprend une salle de briefing, une salle opérateurs (des systèmes d’observation et pilotage), une salle de préparation de mission et une pour l’exploitation d’images. Fin mars c’est 600 soldats français qui auront été retiré du théâtre afghan, il en reste sur le sol afghan 3400.

Tags:

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *