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Tigre Mk3 : Berlin en retrait, Paris et Madrid avancent désormais en duo

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L’Allemagne s’est provisoirement retirée des discussions menées avec la France et l’Espagne sur le programme Tigre Mk3, confirmant un scénario évoqué dès le mois de juin par le délégué général pour l’armement (DGA) Joël Barre.

Avancer en duo

Entre le CEMAT, le général Pierre Schill, et les députés ayant travaillé sur le projet de loi de finances pour 2022, la déconvenue est loin d’être passée inaperçue. « Le Tigre standard 3, indispensable à l’armée de terre, n’est pas la priorité de l’Allemagne », résume par exemple le député LR François Cornut-Gentille, rapporteur spécial pour la mission Défense.

D’après le député LREM Christophe Lejeune, rapporteur pour le programme 146 « Équipement des forces – dissuasion », les autorités allemandes ont bel et bien décidé de « temporiser leur décision ». Surcoûts, inertie de la période électorale, lobbying américain en faveur de l’AH-64 Apache, voire un peu des trois : la raison de ce retrait provisoire n’est pas connue. 

Pour la France, ce programme synonyme de rénovation à mi-vie du système d’armes est trop important que pour être abandonné. Certaines de ses briques dépassent d’ailleurs ce seul cadre, tels que le missile haut de trame ou la suite avionique FlytX commune avec le futur HIL Guépard. La notification d’une commande pour une première tranche de 14 appareils est toujours d’actualité si l’on en croit les différents rapports.

Les négociations se poursuivent donc en bilatérale avec le seul partenaire espagnol. Les deux pays ont toutefois convenu de « laisser la possibilité à l’Allemagne de revenir sur sa décision durant une période de six mois », relève Christophe Lejeune.

Vers une baisse du niveau d’ambition ?

L’Allemagne « out », ce sont potentiellement 51 hélicoptères en moins à moderniser et une incidence négative sur les économies d’échelle. La décision allemande constitue donc un enjeu « puisque l’équilibre économique du programme ne peut être obtenu qu’avec elle », soulignait dernièrement le CEMAT en audition parlementaire.

Principale conséquence : l’impossibilité de porter l’ensemble des 71 Tigre français au standard 3. « Concernant le Tigre Standard 3, soit l’Allemagne nous rejoint et nous pourrons le réaliser tel que prévu, soit elle ne nous rejoint pas et il faudra redéfinir le standard avec l’Espagne et ne faire passer à ce standard 3 bis ou 4 qu’une partie de nos hélicoptères », ajoutait-il.

La DGA et son homologue espagnole, la Direction générale de l’armement et du matériel (DGAM), planchent d’ores et déjà sur le rapprochement de leurs spécifications « afin de réduire le coût de la modernisation souhaitée et de ne pas augmenter l’enveloppe budgétaire allouée à cette opération du fait du retrait allemand », relève Christophe Lejeune.

À moins de relever le plafond financier, la démarche, tout en maintenant le programme en vie, pourrait se solder par une baisse du niveau d’ambition. Côté allemand, la constitution d’un nouveau gouvernement fédéral, espérée pour début décembre, pourrait contribuer à rétablir un canal et à – enfin – trouver un terrain d’entente dans le temps imparti. Réponse d’ici au printemps prochain.

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