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Reaper Block 5: la France règle la note

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Dans une annonce officielle publiée hier, le Département de la défense américain annonce avoir attribué un contrat de $123M (106M€) à General Atomics Aeronautical Systems Inc. (GA-ASI) pour la livraison des 3e et 4e systèmes de drones Q-9 Reaper Block 5 commandés par la France en 2015 et 2016. Une annonce parmi d’autres pour le Pentagone, mais qui, côté français, illustre à sa manière la fameuse montée en puissance de la capacité Reaper évoquée en début d’année par le CEMAA, le général Lanata, en Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale.
 

Un Q-9 Reaper de l'armée de l'Air (Crédits photo: Jean-Luc Brunet/Armée de l'Air

Un Q-9 Reaper de l’armée de l’Air
(Crédits photo: Jean-Luc Brunet/Armée de l’Air


 
Ce nouveau contrat sera exécuté d’ici le 1er mai 2020 par l’implantation californienne de GA-ASI, à Poway. Soit… quelques mois après le calendrier évoqué par le général Lanata, qui parlait d’une livraison devant intervenir « en 2019, en complément des deux déjà en service » au sein de l’escadron de drones 1/33 Belfort basé à Cognac.
 
Retard ou non, les Reaper sont chaudement attendus par les Armées. « (…) vous savez qu’ils constituent une capacité désormais incontournable pour nos opérations au Sahel. Leurs capacités de recherche, d’identification et de suivi des groupes terroristes, que nous traquons inlassablement sur un territoire grand comme l’Europe, sont indispensables à l’efficacité des actions de renseignement conduites dans la bande sahélo-saharienne », rappelait le général Lanata. Grâce aux six drones aujourd’hui en commande, trois par système, les forces armées seront alors en mesure « d’armer deux théâtres simultanément, ce qui n’est pas le cas actuellement », ajoute-t-il.
 
Les systèmes commandés seront donc les des deux premiers portés au niveau Block 5 parmi la flotte française. Opérationnel au sein de l’US Air Force depuis juin 2017, ce nouveau standard inclut des améliorations tant au niveau des charges utiles, que du point de vue des systèmes de communication et de l’alimentation électrique. Celle-ci est « gonflée » grâce à un nouveau système de démarrage et à l’adjonction d’un générateur de secours pour compenser la gourmandise des systèmes embarqués. De même, des nouveaux trains d’atterrissage renforcés permettront d’emporter davantage de charges utiles, dont de l’armement et de nouveaux systèmes de communication. Il s’agira notamment de nouvelles liaisons de données satellite et Ku-Band pour les communications transhorizon et d’un nouveau routeur BADDC agissant comme un multiplexeur afin d’accroître le flux de données.
 
Mais l’extension des communications doit nécessairement être accompagnée d’une augmentation de l’autonomie, et le Block 5 comprend dés lors l’installation de réservoirs extérieurs additionnels pour augmenter le rayon opérationnel. Le Block 5 sera opéré au départ d’une nouvelle station de contrôle au standard Block 30. Outre la capacité de frappe, désormais confirmée, les Reaper français pourront être dotés d’une capacité de renseignement d’origine électromagnétique (ROEM) à l’horizon 2020, rappellait le général Lanata. Cette capacité « permettra de renforcer l’efficacité des capteurs « intelligence, surveillance, reconnaissance » (ISR) et radar, en disposant d’un champ de couverture plus large, ce qui sera précieux pour repérer plus facilement des cibles dans un espace aussi vaste le Sahel ».
 
Ces Reaper Block 5 seront également les premiers drones armés intégrés dans le panel capacitaire des Armées françaises. Une décision prise à l’automne 2017 et pour laquelle « aucune difficulté n’a été identifiée », rassurait le général Lanata. « Les demandes ayant été transmises aux États-Unis, nous sommes en attente d’une proposition américaine qui devrait arriver d’ici à l’été prochain pour une mise en service opérationnelle à l’horizon 2019-2020 ». Outre les « traditionnels » AGM-114, GBU-12 Paveway II et autres GBU-38, la France envisage l’intégration d’un armement sinon français, au moins européen. Nul doute que MBDA et son missile Brimstone seront sur les starting blocks lorsque la question se posera.
 
Faute de concurrence sérieuse de la part du marché européen, GA-ASI multiplie les succès en Europe en s’appuyant sur la « famille Reaper ». Après le Royaume-Uni et l’Espagne, ce fût au tour des Pays-Bas d’annoncer l’achat, le mois dernier, de quatre systèmes MQ-9. Son voisin belge est également en embuscade et annonce avoir retenu un dérivé du Reaper comme solution intérimaire de remplacement de sa flotte de B-Hunter, en attendant l’arrivée d’une solution européenne pour 2025.

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