Pas de repos pour les braves!

Nouvel An sur le porte-avions Charles de Gaulle, visite aux soldats de Sentinelle, visite éclair en Jordanie puis auprès des Légionnaires, force est de constater que jusqu’aux derniers instants de cette année 2015, le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian a continué à être au four et au moulin. À l’heure où la France passait de champagne en cotillons, de cadeaux en feux d’artifice, Jean-Yves Le Drian est parti soutenir les forces françaises déployées au Proche-Orient dans le cadre de l’opération Chammal et rappeler qu’en cette période de festivités, comme en temps normal, près de 34 000 militaires français luttent jour et nuit contre le terrorisme, tant en France qu’à l’étranger.
 

 
Pour rester équitable, car en 2014 Le Drian était avec les forces terrestres déployées dans la bande sahélo-saharienne, le ministre a cette fois réveillonné en compagnie des marins et aviateurs du groupement aéronoval (GAN) actuellement déployé dans le golfe arabo-persique et dont chaque membre, tradition oblige, s’est vu remettre un opinel. « La guerre (contre l’EI) se joue ici. La stratégie commence à payer: partout, nos capteurs révèlent que Daech adopte une posture défensive, peu efficace d’ailleurs, comme en témoigne la perte de Ramadi », a-t-il déclaré le 31 décembre devant 250 marins réunis dans le hangar du porte-avions Charles de Gaulle.
 
Dès le lendemain, le ministre était en Jordanie auprès des militaires de l’opération Chammal, à qui il a dit que « Si j’ai tenu cette fois à venir [vous] voir …, c’est que vous menez aujourd’hui la plus importante de nos opérations dans le cadre de la lutte contre Daech.» Pendant que les uns assistaient aux discours et serraient les mains, les autres effectuait deux séries de frappes aériennes (le 31 décembre et 2 janvier) sur les zones contrôlées par Daech en Syrie.
 

 
Le Drian s’est enfin rendu le 2 janvier aux Émirats arabes unis (UAE) pour une courte visite auprès des Légionnaires de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère. L’occasion de rappeler qu’en complément des frappes aériennes, « Il faut ensuite réduire l’ennemi : pour cela, il faut agir au sol, et c’est ce que font nos partenaires locaux que nous appuyons directement. C’est pour cela que nous soutenons et formons les Kurdes irakiens, dans le Nord de l’Irak, ainsi que les forces irakiennes à Bagdad. (…) Cette stratégie, vous le savez, commence à payer : partout, Daech adopte désormais une attitude défensive.»
 
Tout en les félicitant de leur actions, Le Drian leur a rappelé qu’il était « il y a deux jours, avec vos camarades du 2ème REI, sur le parvis de Notre-Dame. C’est la même mission menée par eux dans l’opération SENTINELLE et menée par vous ici. Cette mission-là est aussi une mission qui nécessite courage et sang-froid, je pense à cet instant aux quatre chasseurs du 93ème régiment d’artillerie de montagne qui ont fait l’objet d’une agression hier. Je salue tout particulièrement d’ici le première classe qui a été victime de cette agression et qui est aujourd’hui à l’hôpital ».
 
L’année 2016 sera-t-elle le tournant tant attendu pour les forces de la Coalition engagée contre Daesh ? Comme pour forcer la réponse, la France entend continuer à « prendre ses responsabilités ». « Pour mener la guerre contre Daech, les armées bénéficieront au total de plus de 3,8 milliards d’euros supplémentaires d’ici à 2019, » a tenu à rappeler Le Drian le 1er janvier en Jordanie. L’Armée de l’air, pour ne citer qu’elle, bénéficiera de l’acquisition d’un drone MALE, de nouveaux avions de combat Rafale et d’avions de transport A400M, de la rénovation des Mirage 2000, et de l’acquisition, validée officiellement le 31 décembre par Le Drian, de quatre avions de transport américains C-130J Super Hercules.