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Le président américain Barack Obama a proposé hier la nomination de son nouveau secrétaire à la défense (équivalent de ministre) : Chuck Hagel, 66 ans, remplacerait de Leon Panetta qui occupait le poste depuis juillet 2011. La personnalité du nouveau venu mérite que l’on s’y attarde :
Chuck Hagel est en premier lieu un ancien militaire, plusieurs fois blessé au combat. Engagé volontaire pendant la Guerre du Vietnam, il y recevra deux « purple heart ». Il a par la suite mené une carrière d’homme d’affaires puis d’homme politique, alignant deux mandats de sénateurs de 1996 à 2008. Un parcours qui n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, celui d’un certain Marcel Bigeard avec lequel il partagerait également un certain goût pour le franc parler…
C’est d’ailleurs là que le bât blesse, Chuck Hagel ayant la mauvaise habitude de prendre à contre-pieds ses amis politiques sur les sujets qui fâchent. Bien qu’il fasse officiellement partie du camp Républicain il avait publiquement douté du bien fondé de l’invasion irakienne en 2003, avant de s’opposer au renforcement du contingent américains dans le pays et à la stratégie du « surge » chère au général Petraus. L’homme partagerait avec le président Obama une certaine méfiance vis à vis des interventions militaires directes et serait plus favorable à des sanctions contre l’Iran qu’à une guerre ouverte. Encore plus horrible, il ne serait pas un partisan inconditionnel d’Israël. Citons en vrac des accusations d’homophobie, de prise de position trop conciliantes sur Cuba et sa dénonciation de l’inflation exagérée des dépenses militaires. Une belle batterie de casseroles donc, qui pèsera dans le processus de confirmation par le Sénat de cet esprit indépendant.
Républicain au service d’un démocrate, Chuck Hagel est certain de se prendre des coups de tous les côtés. L’homme en a vu d’autres…
