LOADING

Recherche

Munition téléopérée courte portée et vol en essaim dans le viseur d’EOS Technologie

Partager

La munition téléopérée Veloce 330 décolle à peine que, déjà, EOS Technologie prend pied dans un autre segment, celui des MTO courte portée. Dévoilée cette semaine, sa solution baptisée SR 200 s’adjoint d’un effort complémentaire sur la capacité de vol en essaim. 

Un premier pas vers le vol en essaim

Quitte à accélérer dans un domaine encore embryonnaire en France, autant tenter de franchir deux marches d’un seul coup. Si le droniste de Mérignac maîtrise la question de la plateforme, il s’est rapproché en février de Cloudskeyes (CKS), start-up toulousaine rachetée par le groupe Nicomatic, pour répondre à celle du vol en essaim. Leur pari ? Concevoir au plus vite une solution low cost. Quatre mois plus tard, le duo dévoilait le fruit de ses réflexions à l’occasion d’un « Démo Day » organisé par EOS dans la campagne clermontoise. 

Devant un parterre de militaires et de partenaires industriels français et étrangers, cinq drones ont réalisé ensemble une mission d’observation et de neutralisation pour le compte d’un unique opérateur au sol. L’un d’entre-eux s’est détaché du groupe pour neutraliser une cible d’opportunité, les autres manoeuvrant pour poursuivre l’observation avant de réaliser un ultime passage tricolore en guise de salut. Un clin d’oeil à la Patrouille de France qui permet de « se projeter, d’imaginer qu’on peut leur donner des ordres supplémentaires », explique le patron d’EOS, Jean-Marc Zuliani.

Cet exercice audacieux, « il faut le voir sous la forme d’une preuve de concept », souligne-t-il. Pour progresser sans attendre l’arrivée du SR 200, EOS a dans un premier temps mis des plateformes éprouvées du commerce dans les mains de CKS, également à l’origine du nano-drone de surveillance IRIS. Sa station de contrôle « maison » permet déjà de commander jusqu’à 10 vecteurs.

L’idée à terme ? Pouvoir faire collaborer des drones de types, tailles et configurations différents pour multiplier les effets et, accessoirement, prendre l’ascendant sur les contre-mesures adverses. En somme, concevoir un essaim hétérogène ad-hoc pour les besoins de la mission. Pour les deux acolytes, il faudra basculer du vol en patrouille démontré ce mardi à la conduite de missions complexes. Un recours à l’intelligence artificielle paraît dès lors incontournable pour s’adapter aux conditions météorologiques, à l’évolution du terrain, à l’apparition d’opportunités et, in fine, pour diminuer la charge cognitive de l’opérateur tout en compensant l’éventuel brouillage adverse grâce à l’autonomie.

Vers une MTO courte portée low cost

Si l’enjeu est clair, le SR 200 – SR pour « sans retour » et 200 pour son envergure en centimètres – reste pour l’instant sous le sceau du secret. « On est dans la gamme du projet Colibri », pointe Jean-Marc Zuliani, en référence à cet appel à projet conduit par l’AID et la DGA pour faire travailler la filière sur le segment courte portée. Cette MTO prendrait la forme d’une version réduite et simplifiée du Veloce 330 capable d’emporter une tête militaire de 500 à 700 grammes. Dotée de 35 à 40 minutes d’autonomie, elle sera lancée à la main ou via une catapulte pour gagner en sécurité. 

Rien n’est exclu côté charge utile. EOS travaille bien entendu avec KNDS, l’un des deux munitionnaires retenus pour l’appel à projet Colibri. Des têtes militaires aux capteurs, le droniste parie aussi sur l’écosystème « Drone Warfare » mis en place par Thales pour aller chercher les autres briques nécessaires. En cas « d’expression de traction », une première version opérationnelle pourrait être prête au premier semestre de 2025. Le créneau n’est pas choisi au hasard : il est concomitant des ultimes démonstrations étatiques de Larinae, autre projet de l’AID et de la DGA pour lequel EOS a développé le Veloce 330. Le créneau parfait pour démontrer non seulement la maturité de ce dernier, mais aussi son éventuelle intégration aux cotés du SR 200 dans un essaim hétérogène. 

Restera à décrocher une commande, point de départ pour la mise en place d’une ligne de production. « Vu les techniques de fabrication de ce type de vecteur et de la simplicité des pièces électroniques qu’il embarque, nous atteindrions une centaine d’unités produites mensuellement au cours des trois premiers mois », estime Jean-Marc Zuliani. Ensuite, les cadences augmentent à grande vitesse. Après trois mois, le volume passerait à 500 unités. Et jusqu’à atteindre 1000 au bout de six mois de montée en cadence. 

Les chiffres peuvent paraître un peu fou pour une petite structure comme EOS mais, en coulisse, celle-ci travaille à renforcer son outil industriel. Dès septembre, ses équipes de Mérignac et de Grenoble seront réunies au sein d’un site isérois, une base unique mieux sécurisée, implantée dans un bassin d’emploi favorable et, surtout, plus grande. L’assise idéale pour aborder les défis successifs que s’impose le bouillonnant droniste. 

Tags:

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *