MILIPOL 2011 : le salon de la sécurité fait le grand écart

La 17ème édition du salon Milipol confirme sa place de premier plan du salon français de la sécurité intérieure et sa nouvelle localisation en plein Paris, porte de Versailles, renforce encore son attrait.

En parcourant les allées du salon, on est frappé de constater la part de plus en plus importante prise par les armes de guerre et les véhicules blindés plus souvent peints en tons sables ou kakis qu’en bleu… Autant de matériels qui ne dépareraient ni à Eurosatory ni, bien entendu, à Kaboul… Que les véhicules blindés soient aussi nombreux que les véhicules de police sérigraphiés peut être interprété de différentes manières. On peut y voir un effacement de la frontière entre opérations de police et opérations de guerre. On objectera que le phénomène n’est pas nouveau et que l’Histoire fourmille d’exemples où la confusion des genres avait été sciemment entretenue. Autre explication, la recherche constante de nouveaux débouchés pour les constructeurs. C’est ainsi que pour Milipol, le VBL de Panhard reçoit des gyrophares et le Sherpa de Renault Trucks Defense devient un APC…

Mais Milipol, ce n’est pas que du lourd. Fidèle à sa tradition, le salon fourmille d’innovations et de matériels de haute technologie qui laissent pantois. Tant d’intelligence et d’investissements, une telle adresse dans la capture des sons, des images, dans le contrôle des faits et gestes… Mais pour quel résultat ? La délinquance ne faiblit pas, s’invite en force dans le cybermonde et la gestion des crises « modernes » est un sport de combat dont les règles se complexifient sans cesse. En témoigne la création en France d’une nouvelle « Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises, la DGSCGC. Une direction dont le nom est parfaitement illisible, peut-être à l’image des situations qu’elle sera amenée à gérer ?

Le véhicule blindé, la cybercriminalité, mais aussi les tenues et équipements individuels : avec, on l’aura noté, une forte présence chinoise cette année. Des PME, mais aussi d’anciennes entreprises d’état, parfois directement issues de l’armée chinoise, engagées dans une stratégie de conquête commerciale. Entre le salon du blindé et celui de la confection, le cœur de Milipol balance…