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Mali: Serval va se réorganiser

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Soldats maliens  Crédits: G Belan

Soldats maliens
Crédits: G Belan


En reportage cette semaine au Mali, FOB débute une série d’articles sur la situation sur place, notamment l’action d’EUTM Mali et la reconstruction des forces armées maliennes (FAMA). Premier volet, un point sur la présence française et l’opération Serval. Rencontre avec le général Foucaud, commandant la force française.
 
A un peu plus d’un an de présence française au Mali depuis le déclenchement de l’opération Serval, « les objectifs militaires et politique ont été atteints » a précisé le général Foucaud. L’intégrité du territoire a été sauvegardée, un Président et une assemblée nationale ont été désignés dans des conditions démocratiques et sécuritaires satisfaisantes. Et les groupes armés terroristes (GAT) ont été fortement affaiblis. Bref, les objectifs premiers de l’intervention française, lancée en urgence, il y a un an, sont remplis.
 
Le général Foucaud, commandant Serval, à Bamako (crédits: G Belan)

Le général Foucaud, commandant Serval, à Bamako
(crédits: G Belan)


« Une situation qui reste fragile »
 
« L’essai doit maintenant être transformé dans la durée » reconnaît le général Foucaud. Car les GAT sont toujours présents dans le nord du pays, estimés à « plusieurs centaines (… ) et tentent de se reconstituer ». Les djihadistes (AQMI , Ansar Dine, Mujao…) adoptent dorénavant des tactiques de guerre asymétriques, à savoir tirs de roquettes, IED… afin de peser sur les forces (MINUSMA, FAMA, Serval) et la population. Les derniers accrochages datent du 4 et 5 mars, dans la vallée d’Ametettaï, où une dizaine de combattants ont été neutralisés, dont peut-être un de leurs chefs emblématiques.
 
Serval: diminution et réorganisation
 
Serval aujourd’hui, c’est encore 1600 soldats sur place, un nombre qui va descendre à 1100 cet été. Avec la perte de certaines capacités. Les VBCI notamment vont bientôt rejoindre le territoire national. Certaines fonctions seront par contre préservées, voir développées, notamment pour la partie aéromobilité, jugée comme « élément clef » , vu l’élongation du théâtre. « L’action de la France s’inscrit dans la durée, nous continuerons d’être présents en fournissant des appuis en renseignement, santé, close air support, logistique… »
 
De Bamako à Gao
 
Le « centre de gravité » de Serval va se déplacer dans les mois qui viennent dans le Nord, à Gao. Ainsi si les français devraient conserver un point à Bamako, proche de l’aéroport, l’essentiel du dispositif, y compris l’état-major pourrait basculer à Gao. Un mouvement somme tout logique, vu que toutes les forces combattantes françaises sont dans le nord, là où est la menace.
 
 
Une issue régionale
 
Première étape nécessaire, le dialogue national. « il faut la signature d’un accord entre le nord et Bamako, c’est urgent » reconnaît le général Foucaud. Bien que très délicat, « des signes montrent que les lignes bougent, mais il y a encore du boulot ».
Autre aspect essentiel d’un retour à la stabilité du nord du pays, le dialogue avec les pays voisins. « Il faut encourager les actions bilatérales, impliquer ces états et les appuyer ». Certains  pays sont réceptifs à ces appels du pied, notamment le Tchad ou le Niger, avec qui des contacts entre armées ont été établies (opérations Meharee en janvier/février 2014). « Ces armées retournent dans des zones où elles n’étaient pas allées depuis longtemps » admet le commandant de Serval. « L’avenir, ce sont des unités mixtes » (FAMA et armées limitrophes). Plus problématique, les relations avec l’Algérie, peu évidentes. Pourtant « Il n’y a pas de solution sans l’Algérie » insiste le général français « il faut arriver à travailler avec eux ».
 
 
 
 
 
 
 
 

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