L’Italie pourrait déployer jusqu’à 5000 hommes pour lutter contre les milices islamistes
L’Italie, dernier pays européen à avoir fermé son ambassade en Libye suite à la guerre civile qui y sévit depuis 2011 pourrait également être l’un des premiers à y retourner. L’arme au poing cette fois-ci.
Le ministre italien de la défense, Roberta Pinotti, a pour la première fois affirmé, dimanche dernier, que son pays était prêt à diriger une coalition internationale armée qui serait composée de soldats européens et d’Afrique du nord. L’Italie promet dans ce cas de déployer jusqu’à 5000 hommes.
Objectif affiché : bloquer l’avancée des milices proches de l’État Islamique sur le sol libyen.
«
Le risque est imminent, on ne peut attendre au-delà. L’Italie a des exigences de défense nationale, ne pas voir un califat qui gouverne sur la côte d’en face. (…)
Nous en discutons depuis des mois, mais c’est devenu urgent », a-t-elle précisé, en affirmant que «
toute décision sera prise au Parlement »
et que son collègue des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni,
«
fournira jeudi (19 février)
des informations et des évaluations ».
L’armée italienne n’interviendrait néanmoins que dans un cadre nécessairement édicté par les Nations Unies, a tenu à rappeler le gouvernement italien par l’entremise de son président. «
Nous avons dit à l’Europe et à la communauté internationale que nous devons cesser de dormir (…)
Il faut une mission plus forte de l’ONU. L’Italie est prête, dans le cadre d’une mission ONU, à remplir son rôle pour défendre une idée de la liberté dans la région méditerranéenne », a donc précisé Mateo Renzi.
Déjà fortement investies en Iraq de 2003 à 2007, en Aghanistan et au Mali, les forces armées italiennes avaient
entrepris, dès 2011 et la chute de Mouammar Kadhafi, de s’investir dans la stabilisation et la reconstruction du pays.
À l’orée 2013, l’Italie avait donc lancé l’Opération Cyrène, dont les 200 militaires (est.) avaient alors été chargés de former un contingent de 2000 soldats libyens.
Face à l’urgence, l’Italie, située à seulement 350 km des côtes libyennes, pourrait donc prochainement décider de traverser la Méditerranée afin de mener un combat qui, plus que jamais, se joue aux portes de l’Europe.