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Libye: la prochaine guerre

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Crédits: EMA Com/ Ministère de la Défense

Crédits: EMA Com/ Ministère de la Défense


Alors que c’est l’Irak qui retient toute l’attention avec les frappes de la coalition contre Daech, le chaos le plus complet règne en Libye, en proie à l’anarchie institutionnelles et aux combats incessants. Aujourd’hui, deux gouvernements et deux Parlements se disputent la légitimité politique, tandis que les mouvements djihadistes disposent de camps d’entrainements en Cyrénaïque et dans le sud et s’adonnent à des trafics en tout genre. Plus grave, des groupes djihadistes souhaitent mettre la main sur des sites pétroliers. « Le Sud libyen est une sorte de hub où les groupes terroristes viennent s’approvisionner, y compris en armes, et se réorganiser » alertait début septembre le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Une nouvelle tentative de dialogue devait se tenir à Ghadamès entre des députés de chaque camps lundi 29 septembre.
Car le danger est bien là : un vaste arc de crise, « une autoroute djihadiste » qui prend rapidement forme entre l’Irak, la Syrie, le Sinaï égyptien et le Sahel, voire au delà. L’Algérie voisine est secouée, tout comme la Tunisie, notamment dans la zone montagneuse et frontalière Ras djebel. Alger aurait mobilisé là une division entière sur les zones frontalières avec la Libye et Tunisie pour lutter contre d’éventuelles avancées djihadistes, si difficiles à contenir.
 
Frappes en Libye
 
Très inquiets, les pays de la zone se mobilisent. Et les « mystérieuses » frappes du mois d’août et septembre qui ont eu lieu sur le territoire libyen, sont également discrètes. Très peu relayées par les médias, elles seraient pourtant régulières. Des responsables américains ont précisé que les Émirats Arabes Unis avaient menés des raids sur Tripoli, avec des Mirages 2000-9, ravitaillés par des MRTT, utilisant des aéroports et soutiens égyptiens. L’Algérie aurait également frappée, probablement avec des bombardiers Su-24. L’armée de l’air algérienne aurait ainsi ciblé un convoi logistique islamiste à l’ouest de Tripoli au mois d’août.
 
Contenir la menace
 
Très inquiète aussi, la France aurait déployée des équipes sur place et moyens aériens d’observation (drones, vols de reconnaissance), en charge de recenser des objectifs pour effectuer des frappes à venir. Paris pousse les pays voisins (Niger, Algérie, Égypte, Tchad) à contrôler et fermer leurs frontières afin que la menace soit cantonnée. Un prélude nécessaire à de probables bombardements, qui, quand ils interviendront, ne doivent pas à mener à une autre dispersion des combattants djihadistes dans la région, comme cela a été le cas lors de l’opération Serval. Dans cette perspective, l’opération française Barkhane dans la bande sahélo-saharienne, devrait remonter vers le nord, au Niger et au Tchad, pour surveiller la frontière libyenne. En accord avec les pays du G5 Sahel, la France va devoir éviter toute déstabilisation régionale en cantonnant le problème libyen.
 

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