LOADING

Recherche

L’Europe lance un projet d’essaim de robots terrestres

Partager

L’Agence européenne de défense (AED) a officiellement lancé le projet ARTUS le 10 février, posant les bases d’une réflexion européenne sur les essaims de robots terrestres. Parmi les industriels et instituts de recherche impliqués, l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA), principal centre de recherche français du secteur défense.

Derrière l’acronyme ARTUS, non pas un humoriste et comédien français mais bien « Autonomous Rough-terrain Transport UGV Swarm », l’un des sept bénéficiaires de la promotion 2019 du dispositif européen d’Action préparatoire sur la recherche en matière de défense » (PADR). Doté d’un budget de 90 M€ sur trois ans, celui-ci doit fournir les premiers livrables du Fonds européen de défense (8 Md€ sur sept ans), ouvrant la voie à un mécanisme de soutien à la recherche de plus grande ampleur attendu cette année.

ARTUS sera financé à hauteur de 1,52 M€, subvention formalisée le 21 décembre 2020.  Il s’inscrit dans le sous-thème « Augmenter les capacités du soldat » du PADR. À ce titre, cette étude de 24 mois vise à développer un concept de faisabilité technologique et un démonstrateur « d’un petit essaim de robots terrestres intelligents et autonomes pour soutenir les sections d’infanterie durant leurs missions ».

Cet essaim, composé d’entre 3 et 12 robots dans le cas d’ARTUS, jouera un rôle essentiellement logistique. En se chargeant du transport d’une partie des consommables et des équipements spéciaux de la section, il contribuera à diminuer la fatigue du soldat. L’apport sera particulièrement palpable lors de missions de longue durée menées dans des environnements exigeants pour l’humain, notamment en montagne. Selon l’AED, les robots pourraient aussi être configurés pour réaliser des missions d’évacuation médicale.

Diehl Defence a mené, en novembre 2020 à Lehnin, une expérimentation avec la 6ème compagnie du bataillon de la Garde de la Bundeswehr. L’unique plateforme déployée était un robot Ziesel modifié. (Crédits : Diehl Defence)

L’enjeu n’est donc pas tant de plancher sur une nouvelle plateforme ou sur des charges utiles, mais plutôt sur une suite de capteurs et de technologies de communication incluant une brique d’intelligence artificielle. Le tout doit concourir à apporter une capacité de réaction dynamique face aux modifications du scénario de mission ou autres imprévus rencontrés. Ce pourrait être la perte d’une partie de l’essaim, la rencontre d’un ennemi ou d’un obstacle naturel nécessitant une réarticulation pour maintenir la flexibilité, la mobilité et la protection des soldats.

Le consortium ARTUS rassemble quatre partenaires de trois pays. Il sera piloté par l’institut allemand Fraunhofer-Gesellschaft, assisté du groupe allemand Diehl Defence, de l’ONERA et de la PME autrichienne charismaTec. Contacté, l’ONERA n’a pas répondu à nos demandes de précision quant à son rôle exact.

L’ONERA bénéficiera d’une enveloppe de 325 000€ pour soutenir des recherches qui, semble-t-il, seront menées par son laboratoire COPERNIC (Commande et PErception Robotique pour la Navigation, l’Interprétation et la Coopération). Laboratoire expérimental, ses champs d’expertise comprennent, entre autres, la fusion de senseurs multiples pour la localisation et la modélisation 3D et l’estimation et le contrôle coopératifs de systèmes multi-plateformes.

ARTUS est l’un des deux projets de R&D portés jusqu’à présent par l’Europe et qui soient directement liés à la robotique terrestre, l’autre étant iMUGS, soutenu à hauteur de 30,6 M€ par le dispositif PEDID. Coordonné par l’Estonien Milrem, iMUGS répond à un besoin exprimé par sept pays dont la France, représentée par Nexter Systems et Safran Electronics and Defense.

Tags:

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *