Les « MacGyver » de la Défense

Non, l’innovation n’est pas l’apanage de la DGA, des industriels et autres laboratoires. On oublie trop souvent que nombre d’avancées technologiques ne pourraient se concrétiser sans l’expérience, l’initiative et l’imagination de celles et ceux qui sont quotidiennement déployés sur le terrain. C’est dans cette optique que la DGA et la mission pour le développement de l’innovation participative (MIP) décernent tous les deux ans le prix de l’Audace, récompensant « l’ingéniosité et l’esprit d’initiative » du personnel de la Défense et de la Gendarmerie. Pour l’armée de Terre, le prix revient cette année à l’adjudant Alexis, instructeur au 7e bataillon de chasseurs alpins et à l’Ecole d’infanterie, pour l’interface SALU, qui augmente radicalement les capacités tactiques du FAMAS « félinisé ».
 

 
Le SALU répond à un besoin fondamental du combattant, à savoir qu’il n’existe aucune interface réglementaire permettant de lier une lampe tactique et un désignateur laser sur un FAMAS FELIN. SALU permet d’offrir cette capacité duale d’illumination/désignation essentielle pour le soldat déployé en mission nocturne ou en milieu urbain.
 

 
En partenariat avec la MIP et la PME  savoyarde Peace Surplus, l’adjudant  Alexis a pu réaliser une trentaine  d’exemplaires et prouver la pertinence  de son concept sur le terrain.  Inventeur particulièrement fertile,  l’adjudant Alexis n’en est pas à son  coup d’essai, avec près d’une dizaine  d’inventions proposées depuis 2013.
 
Loin de se limiter à l’armée de  Terre,  le prix de l’Audace récompense également un  membre des autres  grands corps  du ministère de la Défense et la  gendarmerie. Ainsi, et  pour ne  citer que cet exemple, le médecin  en chef Pierre, de l’Etat- major  des armées, s’est vu remettre  ce  prix pour le logiciel « 3D-SC1 »,  sorte de jeu vidéo aidant à la  formation au sauvetage au combat de  niveau 1.
 

 
La trentaine de projets du cru 2016 vient rejoindre les 1400 projets soutenus par la MIP depuis sa création, en 1988. En cas de succès de la phase de prototype, les six innovations retenues, issues des trois armées, de la DGA, de la Gendarmerie et du service de santé des armées, pourraient parvenir à l’industrialisation et, pourquoi pas, au déploiement opérationnel.