L’OCCAR (Organisation conjointe de coopération en matière d’armement), organisme intergouvernemental européen promouvant la gestion en collaboration de grands programmes d’armement, a annoncé le 31 juillet dernier le lancement de l’étude d’architecture du futur Tiger Mk3 (ou Tiger Standard 3, ou encore Tigre Standard 3). Signé sous l’égide de la France, l’Espagne et de l’Allemagne, cette étude menée par Airbus Helicopter visera à définir les contours de la mise à niveau de mi-vie du EC665 Tigre (mid-life upgrade).

Le future standard 3 du Tigre tiendra compte du retour sur expérience acquis à la suite des différents déploiements
La première étape de ce programme portera sur les fonctionnalités et les améliorations potentielles à apporter au Tigre, afin d’optimiser la survivabilité, la maintenabilité et l’opérabilité de l’hélicoptère d’attaque, en mettant l’accent sur le coût du cycle de vie. Le pays de l’OCCAR travailleront avec l’Australie pour «
établir un cadre commun de coopération qui sera utilisé pour la préparation et le développement futur du standard Mk3 », a précisé l’organisme européen. Toujours selon ce dernier, les besoins pour le Standard 3 ont déjà été «
discutés et harmonisés en commun » avec l’Australie afin de maximiser le rapport coût-efficacité du programme. L’étude réalisée par Airbus Helicopter permettra aux nations concernées de choisir quelle combinaisons d’équipements, de fonctionnalités, de performances et d’architecture devront être sélectionnées pour la future phase de développement du Tigre Mk3, dont la livraison est prévue pour la prochaine décade.
Les travaux futurs s’appuieront en outre sur l’expérience engrangée suite aux nombreux engagements du Tigre au combat, notamment en Afghanistan et au Mali, ainsi que sur les dernières technologies désormais disponibles ou en cours de développement.
Côté français, quelques programmes d’amélioration des systèmes d’armement sont déjà bien avancés.
La LPM 2014-2019 récemment actée prévoit notamment l’accélération du programme « Roquette de précision métrique » (RPM), ce qui devrait permettre à l’ALAT d’avancer de six ans la mise en service de cette future roquette, donc à l’horizon 2020. Il ne fait presque aucun doute que la roquette de 68 mm produite par TDA, subsidiaire de Thales, sera choisie à cette fin. Rappelons que TDA avait réalisé en janvier dernier deux tirs d’une version guidée de sa roquette de 68mm, une variante connue sous le nom de…RPM.
L’armée française souhaite également remplacer les missiles AGM-114 Hellfire II par un nouveau missile longue portée, au sein d’un programme baptisé FAST-M. Celui-ci pourrait être lancé dés l’année prochaine, avec une mise en service espérée pour le début de la prochaine décennie. Qui, de Lockheed Martin avec une version modernisée du Hellfire, ou de MBDA et son Multi-Role Combat Missile (MRCM), sera retenu ? Réponse d’ici 2020 au minimum.
Enfin, un dernier développement concerne la munition tirée par le canon de 30 mm 30M781 produit par Nexter. Bien que l’Obus Semi-Perforant Explosif Incendiaire (OSPEI) ait largement démontré son efficacité sur le théâtre afghan, il aurait été moins performant sur dans l’environnement sablonneux du Mali, où les obus s’enfonçaient profondément dans le sol avant d’exploser. L’ALAT serait donc actuellement à la recherche d’une nouvelle munition présentant une pénétration moindre, au profit d’une meilleure capacité explosive. Nul doute que le tandem Nexter Munitions-MECAR saura mettre à profit son savoir-faire pour proposer une solution innovante.
Le projet « Tigre Mk3 » est donc bien lancé, avec une entrée en service espérée par l’EMAT pour 2023-2025.