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Le système d’aide au pilotage Eurofl’Eye n’embarqueront pas d’emblée sur les futurs NH90 destinés aux forces spéciales, apprend-on de plusieurs sources proches du dossier. En cause, le coût élevé demandé pour le développement et l’intégration de cette brique.
Commandés en septembre 2020, les 10 NH90 FS seront livrés au 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales sans le système Eurofl’Eye. La concrétisation de cet ensemble de six caméras développé par Safran est en effet compromis pour des raisons, semble-t-il, financières. Trop onéreux, le projet serait à l’arrêt côté industriels, repoussé à plus tard côté opérationnels. Dans les deux cas, les forces spéciales devront, au mieux, attendre.
Pour parer au plus pressé et être au rendez-vous des premières livraisons en 2025, les forces spéciales se rabattraient sur un premier incrément composé essentiellement de la boule Euroflir 410, de plusieurs modifications en soute et de l’ajout d’une mitrailleuse MAG 58 au travers d’une fenêtre arrière agrandie. Faute de FLIR de pilotage, les équipages basculeraient provisoirement sur les casques Alpha plutôt que sur le TopOwl de Thales.
Tout le câblage est prêt pour accueillir l’Eurofl’Eye au cours d’un second incrément. Les opérationnels, eux, y tiennent. « Les opportunités sont énormes », nous expliquait l’un d’entre eux il y a peu. Véritable « game changer », cette technologie annonce en effet une rupture majeure en matière de pilotage et de compréhension de la situation tactique.
Grâce à ses caméras disposées sous le nez de l’appareil, Eurofl’Eye garantit une très large couverture angulaire, de l’ordre de 240° en gisement et 90° en site. Une fois couplé à l’Euroflir 410 et au casque TopOwl Digital Display de Thales, il offre une couche de réalité augmentée dont profite l’ensemble de l’équipage simultanément et de manière indépendante. Un atout décisif en cas de visibilité réduite ou nulle, situation à l’origine de plusieurs accidents au cours des dernières années.
