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Le défilé de la fête de la Victoire sur la Place Rouge du 9 mai 2015 (suite et fin : le matériel roulant et aérien)

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Au total, la colonne était composée de 194 véhicules militaires.
 
La partie historique de la partie motorisée de la parade était représentée par les chars légendaires de la Seconde Guerre mondiale T-34, et l’obusier d’artillerie automotrice SU-100. Cette partie historique de la parade militaire a été accomplie par la 4e Division de chars de la Garde de Kantemir, baptisée « Andropov ».

T-34

T-34/85


Après les véhicules militaires historiques suivirent les véhicules blindés équipant actuellement ou dans les années à venir, les forces armées russes. Les premiers à apparaître furent les 4×4 Tigr armés d’une mitrailleuse et d’un lance-grenade automatique, mais aussi, et c’est une première, en version combat anti-char avec deux modules élévateurs, chacun doté de 4 missiles Kornet-EM/AT-14 Spriggan (d’une portée de 10 km).
Tigr

Tigr équipé de missiles antichars Kornet


Typhoon-K

Kamaz Typhoon-K


 
Juste derrière les Tigr, on trouvait les Typhoon-K, fabriqués par Kamaz pour répondre au programme russe de transport de troupe 6×6 modulaire et, juste derrière eux, la réponse de la société Gaz pour ce même programme, le Typhoon-U. À l’heure actuelle, il est difficile de dire si les Russes choisiront une seule de ces deux plateformes pour répondre à leurs besoins ou s’ils continueront la production en parallèle de ces deux véhicules très proche.
Typhoon-U

Gaz Typhoon-U


Les BTR-82 qui ont défilé juste après sont des BTR-80 équipé d’une tourelle de 30mm, d’un système de navigation GLONASS et d’un moteur plus puissant. Le BTR-82 a officiellement été choisi en 2013 comme transport de troupe standard de l’armée russe en attendant l’arrivée de son successeur.
BTR-MDM

BTR MDM Rakushka


 
Les moyens mécanisés des forces aéroportées russes ont également défilé avec le BMD-4M, doté de l’impressionnante tourelle Bakhcha qui équipe aussi les BMP-3, armée de deux canons (un de 100 mm et un de 30 mm) dont un capable de tirer des missiles anti-char, et, pour la première fois, le BTR MDM Rakushka, véhicule blindé de transport multi-rôle pouvant être décliné en de nombreuses versions (porte-mortier, ambulance,…).
Kurganets-25-BMP

Kurganets-25 BMP


C’est à partir d’ici que les choses sérieuses commencent. Pour la première fois a été présenté au public le futur véhicule de combat d’infanterie de l’armée russe, destiné à remplacer les BMP. Le Kurganets-25 a défilé en deux versions : une première était une version VTT (Kurganets-25 BTR) armée d’une tourelle télé-opérée équipée d’une mitrailleuse de 12,7 mm et la seconde, une version VCI (Kurganets-25 BMP) avec une tourelle également télé-opérée dotée d’un canon de 30 mm, d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 et de 4 lanceurs de missiles Kornet (deux de chaque côté de la tourelle). Les deux versions du véhicules arborent un blindage latéral passif et emportent chacun 8 hommes en plus des 3 membres d’équipages. Ces nouveaux véhicules rompent complètement avec les différentes familles de BMP que la Russie produisait jusque-là. Ces blindés sont beaucoup plus massifs et semblent mieux protégés que jamais dans l’histoire des véhicules de combat d’infanterie russes.
Kurganets-25-BTR

Kurganets-25 BTR


 
En parlant de massif, ce qui suit n’est pas en reste. En effet, le T-15 Armata, la version transport de troupe lourd du char de combat T-14 (voir paragraphe suivant), équipé de la même tourelle que le Kurganets-25 BMP, semble être l’héritier du BTR-T qui couplait châssis de T-55 et tourelle canon + missile. Ce véhicule, très impressionnant  doit offrir une protection encore plus importante que la famille Kurganets (pour poids également plus important).
T-15

T-15 Armata


Les T-90A qui défilent entre les géants Armata semblent bien petit à côté de leur nouveaux grands frères, en effet, après les nouveautés dans le domaine des transports de troupe chenillés, celle concernant les chars de combat est certainement la plus importante que la Russie nous offre depuis des années. En effet, ce n’est rien d’autre qu’un tout nouveau char de combat, dont on ne savait rien il y a quelques mois et qui a été totalement dévoilé seulement quelques jours avant le défilé du 9 mai, qui s’est offert aux yeux du monde. Le T-14 Armata rompt lui aussi brutalement avec tout ce que la Russie, et l’Union soviétique avant elle, produisait en termes de char de combat. Un tout nouveau châssis (à 7 roues de route, ce qui a été le premier élément permettant d’assurer que la Russie avait produit un nouveau véhicule alors même que la tourelle restait bâchée), une toute nouvelle tourelle télé-opérée, des systèmes de protection active dernière génération, des systèmes électroniques et électro-optiques dont les chars russes étaient jusque-là privés, tels sont les différentes caractéristiques faisant de ce char un engin totalement unique dans l’armée russe et, pour certains aspects,  dans le monde. Les Russes sont en effet les premiers à équiper un char de combat d’une tourelle principale télé-opérée.
T-14

T-14 Armata MBT


En ce qui concerne les automoteurs d’artillerie, une nouveauté est également à signaler. Après les classiques 2S19, les fameux 2S35 Coalition (Koalitsiya) ont été révélés pour la première fois. Contrairement à tout ce qui avait été dit (jusqu’il y a très récemment), ce véhicule n’est pas équipé d’une tourelle à deux canons. Les Russes ont, semblent-ils, abandonné il y a longtemps ce projet, s’il a seulement été envisagé un temps sérieusement. En revanche, le 2S35 est équipé d’un nouveau canon et d’une toute nouvelle tourelle (télé-opérée vous vous en doutiez). Le 2S35 n’utilise pas la plateforme de l’Armata mais il y a fort à parier qu’une nouvelle version sortira bientôt avec cette nouvelle tourelle sur le nouveau châssis du char de combat dans le but de rationaliser le parc.
2S35

2S35 Coalition Koalitsiya


Le développement du système de défense aérienne Zénith a permis de présenter les missiles « Buk-M2 » et « Tor M2U », ainsi que le Pantsir-S1 (couplant missiles et canons), et enfin les systèmes de défense anti-aérienne et anti-missile S-400. Après eux ont été montrés pour la première fois les missiles intercontinentaux RS-24 « Yars » qui équipent les Forces de missiles stratégiques (RVSN).
Buk-M2

Buk M2


Pour clôturer le défilé terrestre, une dernière nouveauté est apparue, le blindé 8×8 Boomerang. Le moins que l’on puisse dire est qu’il y a un gouffre entre les engins de la famille BTR-60/70/80/82/90 et celle du Boomerang. Ce dernier, avec ses faux airs de VBCI, est bien un véhicule de combat d’infanterie à part entière, doté de la même tourelle que le Kurganet-25 BTR et que le T-15. Le look de ce véhicule est bien plus « européen » que tout ce que les Russes ont présenté jusque là.
Boomerang

Véhicule de combat d’infanterie 8×8 Boomerang


La partie aérienne de la parade a été dirigée personnellement par le commandant des forces aériennes russes, le général Viktor Bondarev, qui était assis aux commandes d’un bombardier stratégique supersonique Tu-160, surnommé le « Cygne blanc » (ou Backjack dans la dénomination OTAN).
 
Ensuite apparurent diverses escadrilles d’hélicoptères, volant à une hauteur d’environ 150 mètres et à une vitesse de 200 km/h. Ces escadrilles firent leur apparition derrière le plus gros hélicoptère militaire de transport du monde, le Mi-26, escorté par quatre Mi-8.
Mi-26

un Mi-26 et deux Mi-8


Dans le premier groupe, suivirent cinq Mi-8 MTV-5 – appareils modernisés selon les RETEX des derniers conflits auxquels la Russie a participé – et cinq appareils d’entrainement Kazan Ansat-U.
 
Derrière, firent leur apparition quatre hélicoptères d’attaque Mi-35M – qui est la version modernisée du premier hélicoptère soviétique d’attaque Mi-24 – puis le Ka-52 « Alligator ».
 
Le survol des hélicoptères se termina par une formation de six Mi-28N – ou « Night Hunter » – qui correspond aussi à l’unique escadrille de voltige d’hélicoptères de Russie connue sous le nom de « Berkut ».
An-124
Le survol des avions présentés commença par le transporteur géant, l’Antonov AN-124 « Ruslan », suivi par trois IL-76 et trois bombardiers stratégiques Tu-95MS turbopropulseurs, puis par trois bombardiers stratégiques Tu-22M3 à géométrie variable.
 
La foule assista dans le ciel au-dessus de Moscou à plusieurs simulations de ravitaillement entre des avions-ravitailleurs Il-78 et un Tu-95MS, un Tu-160, des Su-34, des Su-24 et des MiG-31.
 
Diverses escadrilles de combat apparurent dans le ciel : quatre Su-30SM et quatre Su-35, cinq MiG-29 SMT, huit Su-34, huit bombardiers de première ligne Sukhoi Su-24M, huit intercepteurs MiG-31 et une escadrille de Su-25SM « Rooks », avions d’attaque au sol, de soutien aérien rapproché et d’attaque antichar.
 
Les as du pilotage de la célèbre base aérienne de Lipetsk offrirent une démonstration de haute voltige « Wing Tactique »,  sur Su-34, Su-27 et MiG-29 alors que les pilotes d’escadrilles « Russian Knights » et « Martinets » proposèrent la figure du « diamant cubain » composé de cinq Su-27 et de quatre MiG-29.
 
Mais la partie la plus mémorable de ce programme aérien fut l’exécution dans le ciel d’une figure en forme du nombre 70, en l’honneur du 70e anniversaire de la Victoire, composée de MiG-29 et de Su-25.
Su-25

Su-25 traçant le drapeau russe dans le ciel de Moscou


En rideau final, le public a pu assister aux performances de 6 avions d’entraînement et de combat Yak-130 issus de l’escadrille « Wings of Tauris » qui participaient pour leur première fois à la parade. Les pilotes ont exécuté la figure de la « Pyramide », puis six Su-25, illuminèrent le ciel des couleurs du drapeau russe. Après la fin du défilé aérien résonna sur la Place Rouge la célèbre chanson « Nous, l’armée du peuple ».