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L'Armée de Champions à l'eau !

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Une partie de l’Armée de Champions était ce matin dans l’eau. Celle de la piscine olympique du Centre national des sports de la Défense (CNSD) dont le terrain triangulaire est bordé sur deux côtés par la forêt de Fontainebleau. C’était l’épreuve de la « natation utilitaire » qui fait partie du stage militaire de quatre jours que 56 sportifs de haut niveau (sur les 103 que compte le Bataillon de Joinville) entreprennent cette semaine. Parmi eux : 10 médaillés olympiques et paralympiques, cinq médaillés en championnats du monde et 19 en championnats d’Europe.

Une partie de l'Armée de Champions après l'épreuve de la "natation utilitaire"(crédit photo: Christina Mackenzie)

Une partie de l’Armée de Champions après l’épreuve de la « natation utilitaire »(crédit photo: Christina Mackenzie)


Dimanche ce fut une journée surprise passée au Fort de Villeneuve-sur-George avec la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), une unité militaire de l’armée de Terre placée pour emploi sous l’autorité du préfet de Police. Pendant cette journée, les athlètes ont eu des ateliers chronométrés à effectuer (la planche, monter à l’échelle aérienne, manipuler une lance et des bidons d’émulseur, parcours de brancardage, parcours de difficulté en milieu enfumé) et un « déjeuner » … sous la forme de rations de combat !
Brigadier Jean Quiquampoix médaillé d'argent au JO 2016 au tir pistolet vitesse 25m et Brigadier-chef Yohan Durand, vice-champion d'Europe par équipe 2015 en 1/2 fond

On peut supposer que le brigadier Jean Quiquampoix, médaillé d’argent au JO 2016 au tir pistolet vitesse 25m, a bien visé l’incendie à éteindre. Il est aidé par le brigadier-chef Yohan Durand, vice-champion d’Europe 2015 par équipe en 1/2 fond (crédit photo: CNSD)


Hier ce fut une journée plus studieuse et sportive ; aujourd’hui le parcours nautique était précédé par une séance de TOP (techniques d’optimisation du potentiel), un ensemble de méthodes faisant appel à la respiration, la relaxation ou encore l’imagerie mentale, qui permettent d’améliorer la qualité du sommeil, la mémorisation, la concentration, la confiance en soi.
L’idée de l’épreuve de natation permet de créer des liens et de la solidarité, de stimuler ces athlètes à l’entraide, eux qui ne se côtoient pas très souvent parce que leurs sports sont très différents, parce qu’ils ne sont pas intégrés dans les mêmes armées et que les valides n’ont pas beaucoup d’occasions de partager des moments avec ceux en situation de handicap. C’était aussi l’occasion de faire connaissance avec trois nouvelles recrues : soldat Manuel Cornu, 23 ans, spécialiste de l’escalade, vice-champion du monde de combiné en 2016 ; gendarme adjoint volontaire Manon Brunet, 21 ans, escrimeuse, médaille d’or de la Coupe du Monde 2017 en sabre ; soldat Cynthia Vescan, 25 ans, lutteuse -75kg, championne de France 2016 et 2017.
C'était la première épreuve et on rigole encore: ceux qui ne portait pas des vestes de treillis portait le pantalon. (crédit photo: Christina Mackenzie)

C’était la première épreuve et on rigole encore: ceux qui ne portaient pas des vestes de treillis portaient le pantalon (crédit photo: Christina Mackenzie)


(crédit photo: Christina Mackenzie)

Là ça rigole déjà moins ! Après une longueur de 50m il fallait faire 10 pompes, 10 squats et 10 abdos (crédit photo: Christina Mackenzie)


(crédit photo: Christina Mackenzie)

Et puis il fallait passer sous le filet, sans utiliser les mains, alors spontanément les athlètes ont trouvé ce moyen pour aider leurs camarades à passer en dessous (crédit photo: Christina Mackenzie)


Et puis il fallait nager plusieurs longueurs, dont chacune était truffé d'embûches ! (crédit photo: Christina Mackenzie)

Et finalement il fallait nager plusieurs longueurs, dont chacune était truffée d’embûches ! (crédit photo: Christina Mackenzie)


Le soldat Michael d’Almeida, 30 ans, vice-champion olympique (cyclisme) piste vitesse 2012, médaillé de bronze 2016, champion du monde de sprint par équipe 2015, admet qu’il en a « bavé » pendant l’épreuve de natation « car ce n’est pas mon milieu ! » mais il est plein d’admiration pour les militaires opérationnels « qui ont une condition physique que les sportifs n’ont pas car nous sommes trop spécialisés dans nos sports tandis qu’eux peuvent tout faire ».
Matelot Thomas Goyard, 25 ans, champion d’Europe de Windfoil et 13e au championnats du monde de RSX (planche à voile), a été recruté en 2016 et rend aussi hommage à son « employeur » qui lui donne la « stabilité » pour poursuivre sa passion sans avoir à se soucier de problèmes matériels et qui lui offre l’option d’une nouvelle carrière quand il mettra fin à celle de sportif.
Pour être recruté par l’Armée de Champions il faut qu’un athlète ait été proposé par sa fédération. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi qu’il y ait une vacation car le Bataillon de Joinville n’a de la place que pour 88 sportifs valides et 15 sportifs handicapés, donc un total de 103 personnes.
Goyard, par exemple, raconte que sa fédération l’a proposé en 2015 mais à ce moment là « il n’y avait pas de place, alors j’ai du attendre qu’un athlète mette fin à sa carrière pour pouvoir intégrer le Bataillon de Joinville ».
(crédit photo: Christina Mackenzie)

(crédit photo: Christina Mackenzie)


Nombre d’entre vous connaissent sans doute ce Bataillon, celui qui accueillait tout sportif de haut niveau qui devait faire son service militaire. Il a été mis en sommeil avec la fin de la conscription puis réactivé au sein de l’Armée de Champions en juin 2015. Seulement, dans cette dernière il y a une distinction subtile entre les 103 sportifs qui font parti du Bataillon de Joinville et les quelques dizaines qui n’en font pas. Je vous explique : le Bataillon de Joinville est réservé aux civils sportifs de haut niveau qui deviennent militaires pour s’assurer une solde régulière, un encadrement humain et technique qui leur ferait défaut autrement. Le Bataillon est composé de deux compagnies : été et hiver qui regroupent grosso modo les sports des Jeux Olympiques des mêmes saisons. On trouvera plutôt des terriens parmi les sportifs d’hiver et l’équitation, plutôt des marins dans les sports d’eau et des aériens dans le parachutisme. Les gendarmes, eux, sont partout ! Les autres sportifs de haut niveau qui font partie de l’Armée de Champions mais qui ne sont pas dans le Bataillon de Joinville sont des militaires qui étaient militaires d’abord (de terre, de l’air, de la marine ou de la gendarmerie) et dont l’aptitude pour un sport en particulier à été découvert ensuite. Ces derniers s’entraînent dans leurs unités respectives tandis que ceux du Bataillon de Joinville s’entraînent majoritairement au CNSD et à l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) à Vincennes, dans l’est parisien.
Mais tout ces militaires se fondent dans l’Armée de Champions et un grand nombre d’entre eux ont maintenant les JO de Paris 2024 en ligne de mir.
 
 

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