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La Russie met en garde contre une terrible guerre si la Géorgie rejoint l'OTAN !

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Le ralliement d’anciens membres du Pacte de Varsovie à l’OTAN ne cesse d’irriter les Russes au plus haut point. Il faut absolument les comprendre. Cela avait commencé avec la promesse faite en 1990 et 1991 au président Mikhaïl Gorbatchev par le président George Bush (père) et l’OTAN – violée plusieurs fois depuis lors – de ne pas étendre les limites de l’OTAN au-delà de celles qui existaient, ceci en échange de son feu vert pour la réunification de l’Allemagne. Alors Moscou prévient : si l’OTAN accepte la demande faite avec insistance par la Géorgie de la rejoindre, ce sera la guerre. Une terrible guerre régionale !
 

Rien de tel qu'une carte pour visualiser un enjeu géostratégique, en l'occurrence l'adhésion de la Géorgie à l'OTAN ! (Source: Wikimedia Commons)

Rien de tel qu’une carte pour visualiser un enjeu géostratégique, en l’occurrence l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN ! (Source: Wikimedia Commons)


 
Une fois encore, au-delà des susceptibilités identitaires, c’est du côté des énergies fossiles qu’il faut chercher le ou les motifs d’un tel avertissement que l’OTAN aurait grand tort de prendre à la légère. En effet, une section de l’un des plus longs oléoducs au monde traverse l’ancienne république soviétique.
 
Alors l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN pour la Géorgie, vu qu’elle abrite l’un des plus grands oléoducs au monde, pourrait conduire à des crises régionales, a prévenu Dmitri Medvedev, le premier ministre russe, ce lundi 6 août (soit dit en passant 73ème anniversaire de la destruction de Hiroshima par une bombe atomique). Il a réagi de la sorte après que le secrétaire-général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ait accueilli le Premier ministre géorgien Mamuka Bakhtadze à Bruxelles en juillet, à l’issue d’un sommet au cours duquel les vingt-neuf membres de l’alliance ont soutenu la candidature de la Géorgie à l’OTAN. Une quasi déclaration de guerre à la Russie…
 
La preuve ? Dmitri Medvedev (« la voix de son maître » !), cité par l’agence de presse russe Tass, a déclaré que l’adhésion de la Géorgie, ancienne république soviétique, pourrait déclencher un « terrible conflit ». La Géorgie ne dispose pas de réserves substantielles de pétrole ou de gaz mais se trouve le long du principal point de transit du pétrole de la mer Caspienne et de l’Asie centrale vers l’Europe par l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), long de 1.770 kilomètres.
 
Le pipeline BTC a été mis en service en 2007 pour transporter environ 1 million de barils de pétrole par jour depuis la capitale de l’Azerbaïdjan, Bakou, jusqu’à la Géorgie et au port turc de Ceyhan. La section géorgienne de l’oléoduc passe à moins de 55 kilomètres de l’Ossétie du Sud contrôlée par la Russie depuis le début du conflit régional déclenché il y a dix ans.
 
En ce qui concerne le gaz naturel, la première phase de livraison du gisement de Shah Deniz, au large de la côte azerbaïdjanaise, annoncée en 1999 par la société BP comme sa plus grande découverte de gaz, a traversé la Géorgie et la Turquie en 2006. La deuxième phase de construction puis exploitation de pipelines surnommés le corridor de gaz du sud passe donc par le sud de l’Europe, au grand damn des Russes qui y voient une concurrence politiquement et commercialement dramatique.
 
Car l’Europe constitue un client majeur – vital – de la Russie pour son gaz. Problème actuel, et pas des moindres : la majeure partie de son approvisionnement passe par le réseau de transit construit à l’époque soviétique en Ukraine, où les conflits géopolitiques présentent un risque de sécurité pour son approvisionnement énergétique. Le Corridor Sud élargi – impliquant la Géorgie – se trouve placé dans une course contre les projets de la compagnie énergétique russe Gazprom visant à jumeler le gazoduc Nord Stream à travers la mer Baltique vers l’Allemagne.
 
Alors oui, l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN poserait un tel problème à la Russie qu’elle provoquerait un conflit d’ampleur régionale comparable à un cancer dont les métastases seraient aussi rapides qu’incontrôlables. Avec des implications de diverses natures sur l’Union européenne qui vit déjà un cauchemar avec les mouvements migratoires actuels. Attendez, bonnes gens : vous n’avez encore rien vu ! Et vivement une quasi auto-suffisance grâce aux énergies renouvelables, en tête desquelles il convient de placer la géothermie stupidement sous-estimée au profit du photovoltaïque et de l’éolien. Ceci est un autre débat…

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