Des deux projets lancés par les armées pour progresser sur les munitions téléopérées, c’est bien Colibri qui sera privilégié pour une éventuelle livraison aux forces ukrainiennes, confirmait hier le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
« Là où il y aura quelque chose de spectaculaire, ce sera sur les munitions téléopérées », déclarait hier le ministre des Armées en audition parlementaire, à l’occasion d’un point sur les innovations dont pourrait bénéficier l’allié ukrainien.
« Nous avons lancé un appel à projet qui s’appelle Colibri avec la DGA [Direction générale de l’armement] et dont je souhaite que l’Ukraine soit le premier bénéficiaire », relève le ministre des Armées, complétant au passage l’objectif annoncé plus tôt d’un envoi en Ukraine avant l’été.
Colibri, c’est l’un des deux appels à projet lancé par la DGA et l’Agence de l’innovation de défense (AID) pour faire progresser l’industrie dans un secteur jusqu’alors inexistant en France. Deux concepts avaient été retenus au printemps 2023, l’un porté par Nexter et Delair (DARD) et l’autre par Novadem et MBDA (Sphynx).
Les performances fixées au lancement de l’appel à projet ? Au moins 30 minutes d’autonomie sur zone d’intérêt, une portée minimale de 5 km et la capacité de neutralisation d’un véhicule léger avec une précision métrique. Sphynx a pris son envol en novembre dernier, DARD devait suivre au printemps. Les premiers essais à partir d’une MTO dotée de sa charge militaire devaient intervenir autour de l’été, calendrier que les annonces ministérielles contribueront peut-être à accélérer.
Un déploiement en Ukraine « nous offre aussi un retour d’expérience sur une nouvelle gamme de munitions qui participe à ce qu’est l’artillerie de demain ». Des RETEX d’autant plus importants que les armées cherchent à rattraper leur retard en la matière et sont aujourd’hui au milieu d’une procédure d’acquisition de MTO, un effort visant le segment courte portée de Colibri mais non limité aux seuls industriels impliqués dans cet appel à projet.