La Défense belge misera sur le MANPADS polonais Piorun

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ou presque. Le ministre de la Défense belge Theo Francken a signé aujourd’hui une lettre d’intention portant sur l’acquisition de systèmes portatifs de défense sol-air Piorun. Un MANPADS conçu par Mesko, une entité du groupe polonais PGZ, et répondant à un besoin urgent inscrit dans le budget 2025 de la Défense. 

Quelque 200 à 300 systèmes Piorun seront acquis par la Belgique, annonçait ce lundi le ministre de la Défense polonais, Władysław Kosiniak-Kamysz, en marge d’une rencontre avec son homologue belge. « Les Piorun ont prouvé leur efficacité en Ukraine, une efficacité à cent pour cent », notait-il depuis depuis l’usine Mesko de Skarżysko-Kamienna tout en se félicitant d’un projet d’acquisition belge estimé à 140 M€.  

Rare système de type MANPADS proposé en Europe, le Piorun est conçu autour d’un missile de 10 kg doté d’une portée théorique supérieure à 6 km. Hormis la Pologne, la Norvège, la Moldavie, ou encore les pays baltes, entre autres, l’ont récemment intégré à leur arsenal. Côté belge, le Piorun sera destiné aux forces spéciales et bataillons de para-commandos du Special Operations Regiment, détaillait le ministre de la Défense.

Le processus contractuel ne fait que démarrer pour la Belgique, mais l’annonce d’aujourd’hui est un nouveau pas dans la reconstruction d’une défense sol-air moderne après l’acquisition de missile très courte portée MISTRAL 3 entérinée il y a deux ans. Devenu prioritaire, l’effort devrait se poursuivre avec les couches supérieures du bouclier anti-aérien, via des acquisitions envisagées dans un cadre BENELUX. 

L’acquisition de Piorun était un pan de discussions ayant porté sur la coopération militaire bilatérale, sur la coopération au sein de l’UE et de l’OTAN et sur le soutien à l’Ukraine. Derrière la DSA, Bruxelles et Varsovie projettent un échange d’expérience au sujet du F-35, un avion sur lequel les pilotes des deux pays entament leur conversion. 

« Je vous rappelle que les premiers F-35 polonais volent déjà, pour l’instant aux États-Unis. Nos pilotes sont formés là-bas, et les pilotes belges le sont également. Nous échangerons nos expériences, mais aussi sur l’utilisation de divers équipements achetés à nos amis américains », indiquait le ministre de la Défense polonais. 

Crédits image : ministère de la Défense polonais