La Belgique lance l'achat de Jaguar et Griffon

Non, ce qui suit n’est pas une blague belge: le Conseil des ministres a approuvé aujourd’hui une proposition du ministre de la Défense belge Steven Vandeput visant l’achat de 60 engins blindés de reconnaissance et de combat Jaguar et 417 véhicules blindés multi-rôles Griffon pour un montant de 1,1Md€. « Il s’agit du plus grand programme d’investissement pour les forces terrestres annoncé dans la vision stratégique du ministre« , a précisé Vandeput dans un communiqué.
 

 
Ce programme, baptisé « CAMO » (pour CApacité MOtorisée), vise à conclure « un accord de gouvernement à gouvernement avec la France, en vue du remplacement de l’actuelle capacité motorisée interarmes, y compris certaines capacités de reconnaissance et de soutien médical », a déclaré le Conseil des ministres.
 
Les Jaguar remplaceront les véhicules blindés légers Dingo II en service depuis 2006, tandis que le Griffon prendra la place de la famille de véhicules blindés à roues Piranha III utilisés depuis 2008 par les cinq bataillons de manœuvre de la Brigade médiane. Ces nouveaux véhicules seront accompagnés de moyens de communication et de pièces de rechange.
 
Développés par le trio Nexter Systems-Renault Trucks Defense et Thales au travers du programme français Scorpion, les véhicules Griffon et Jaguar devraient être livrés à la Belgique entre 2025 et 2030, précise Vandeput.
 
La « Vision stratégique » dévoilée en juin 2016 par Vandeput n’avait-elle pas prédit qu’une « collaboration éventuelle avec la France [pourrait] offrir une importante opportunité pour assurer efficacement l’appui (notamment la formation, la doctrine, la maintenance, l’appui logistique) de notre capacité motorisée interarmes ». Une capacité que le ministre aimerait voir évoluer en parallèle au modèle du Groupement tactique interarmes (GTIA) français. Avec, semble-t-il, une ossature blindée commune.
 
Le programme CAMO, s’il se concrétise, pourrait à terme se révéler profitable aux industriels belges, à l’image d’un CMI Defence qui, outre ses vues sur le rachat de Renault Trucks Defense, en profiterait pour intégrer un membre de sa gamme de tourelles ou encore les simulateurs de sa filiale française Agueris.