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Bienvenido a Cuba! A ses plages ensoleillées, ses villes chargées d’histoire, sa population chaleureuse et ses cigares mondialement recherchés, il faudra bientôt ajouter au catalogue des ressources de la plus grande île des Caraïbes sa production de… Kalashnikov!
Moscou, qui en novembre dernier décidait d’arrêter la production du fusil d’assaut le plus utilisé au monde, jugeant sa technologie obsolète, vient d’accepter de céder à l’île du Ché une ligne de production de sa fameuse « Kalash ». La chaine de fabrication des AK-47/AKM et ses autres dérivés (AK-74) sera hébergée dans l’enceinte de la base militaire « Commandante Ernesto Che Guevara ». L’agence russe d’exportation d’armes, Rosobornexport finalise en ce moment un contrat de transfert de technologie et de vente de licences de production. En échange, l’industrie russe devrait récupérer un marché de modernisation des usines cubaines vieillissantes de production de munitions, datant des années 70.
Est-ce le début d’une relance des relations militaires russo-cubaine? D’une manière générale, les deux pays entretiennent d’excellentes relations d’amitiés et d’échanges économiques depuis la guerre froide. Même si cette relation a parfois connue quelques coups de freins. Au lendemain de la chute du bloc soviétique, la décision du président Eltsine de stopper net les relations commerciales avec la Havane avait plongé l’île dans une crise économique. Plus récemment en 2001, Poutin décidait de fermer la station radar d’origine soviétique de Lourdes, qui assurait la défense du territoire cubain et générait un revenu non négligeable pour la population. C’est à partir de 2008, que le dialogue et les échanges commerciaux ont repris, dont quelques déclarations sur des possible pistes en matière de coopération militaire (visite du chef d’état major des armées russes, le général Makarov en 2009).
Cette décision va donner une nouvelle vie à l’arme la plus utilisée (y compris récemment dans les banlieues marseillaises) et la plus imitée au monde. Inventée par Mikhail Kalashnikov en 1947, l’AK-47 s’est rapidement révélée comme l’arme la plus fiable au monde, grâce notamment à un système de verrouillage par rotation de la culasse, à l’époque très novateur. La production de la dernière version, l’AK-74 a été arrêtée il y a quelques mois suite à la décision de l’armée russe de ne plus s’approvisionner. Reste que l’armée russe dispose encore d’un gros stock d’AK-74, dont le nombre se chiffrerait à plusieurs millions. “Nous devons d’abord utiliser les armes que nous avons en stock et les nouveaux modèles devront nous permettre plus de mobilité” déclarait en novembre le général Nikolay Makarov.
Quand à son fabricant, Izmash, il déclare travailler sur de nouveaux fusils d’assaut plus modernes. Produits à plus de 100 millions d’unités, toutes versions confondues, la production de Kalash ne s’arrête donc pas vraiment. Outre Cuba, la Bulgarie continue de le fabriquer. Et de nombreux pays, tels la Chine, la Corée du Nord, ou la Pologne produisent des armes qui en sont dérivées, utilisant la même technologie que la Kalashnikov. Le Galil, fusil d’assaut israélien en est lui aussi fortement inspiré.
En photo, Mikhail Kalashnikov avec la « Black Kalashnikov », la version la plus récente de l’AK-74.
