Avec la fin officielle, le 15 août 2017, de la rébellion des FARC, les forces armées colombiennes (FAC) sont résolument entrées dans une phase de transition. D’une force exclusivement destinée à la guerre asymétrique, l’armée de terre colombienne (Ejército Nacional) a maintenant entamé sa reconversion vers une force multidimensionnelle.
Lancée fin 2015, la doctrine « Damas » – officiellement inspirée de l’épisode biblique de la conversion de Saul de Tarse – entend dépasser 50 années d’entraînement, d’organisation et d’achats dictés par un unique credo : « cherchez la guérilla, détruisez la guérilla », nous explique un journaliste colombien. Une transition qui ne pourra se réaliser qu’en développant la participation aux opérations et exercices multinationaux, les partenariats stratégiques avec des acteurs clés, tels que l’OTAN et l’Union Européenne, et…sans surprise, l’acquisition d’un armement moderne mieux adapté aux conflits conventionnels.
Car l’ère post-FARC est également celle du réchauffement des tensions avec le voisin vénézuélien. Derrière cette crise frontalière se cache en effet le spectre d’un conflit ouvert, face auquel les militaires colombiens s’estiment démunis. Après une décennie d’investissements soutenus par l’allié russe, Caracas a en effet pris une solide longueur d’avance vis-à-vis de son voisin. Lance-roquettes multiples BM30 Smersh, tanks T-72, MANPADS SA-24,… l’armée de terre vénézuélienne, pour ne citer que cette branche, surpasse en tout point son homologue colombien.