Eurocopter, alias Airbus Helicopters, s’en tire bien pour 2013…

Présentant le bilan de l’année 2013 à la presse, Guillaume Faury, arrivé à la tête de la société au printemps dernier, a reconnu avoir connu une année difficile. L’hélicoptériste franco-allemande a toutefois réussi à sauver son année, avec un deuxième semestre plus flamboyant que le premier. Le bilan général est donc satisfaisant pour le groupe, avec 497 appareils livrés et 422 autres vendus
La gamme des hélicoptères commerciaux, destinés aux opérateurs civils et parapublics, représente aujourd’hui la majorité des ventes. Mais cette gamme a souffert l’année passée de plusieurs incidents et accidents et d’une concurrence redoutable et en ordre de bataille, en particulier du concurrent anglo italien AgustaWestland. Malgré tout, Airbus Helicopters revendique toujours un leadership mondial, avec 46% du marché des hélicoptères civils, loin devant l’américain Bell (21%) et Agustawestland (19%). Les choses sont moins simples sur le marché militaire dont le ventes totales tous constructeurs confondus se sont élevées en 2013 à 803 hélicoptères. Ce secteur est dominé par les Russes (24% du marché pour l’ensemble des hélicoptéristes locaux), suivi de Sikorsky (20%) et Boeing (16%). Airbus Helicopters arrive bon quatrième et premier européen avec 11% du marché et un peu plus de 80 appareils vendus. Une raison simple à cela : l’étroitesse de ses marchés nationaux en Europe (quand il ne s’agit pas de rétrécissement avec la réduction en cours des commandes de NH90 par l’Espagne, le Portugal…) et le verrouillage des marchés américain et russe au profit des constructeurs nationaux. La livraison de 290 UH-72 Lakota au Pentagone  au cours des sept années passées est une heureuse exception qui confirme la règle et les grands contrats internationaux se font aujourd’hui attendre. Le Pentagone réduit la voilure et sabre dans les programmes jugés redondants. En ligne de mire en 2014, la Pologne qui pourrait commander jusqu’à 70 appareils de moyen tonnage pour équiper ses armées. Airbus Helicopters est en compétition avec l’EC725 mais il va se heurter à une sérieuse opposition (AgustaWestland et Sikorsky) dans un dossier où il sera avant tout question de compensations industrielles.
L’année 2013 a bien entendu été marquée par la vente de 34 NH90 TTH à la France. Une commande obtenue de haute lutte et qui pèse lourd dans le résultat global d’Airbus Helicopters. On remarque en revanche l’absence de toute prise de commande pour le Tigre. Malgré ses titres de gloire obtenus sur les champs de bataille en Afghanistan, en Libye ou au Mali, le Tigre a du mal à s’imposer face à l’Apache américain. Sur bien des marchés, l’acquisition d’un hélicoptère de combat spécialisé est avant tout une affaire de prestige dans laquelle les allégeances géopolitiques tiennent une place prépondérante. Dans ce contexte, on suivra attentivement en 2014 les tentatives d’exportation du Tigre en Malaisie et au Qatar. Le premier a déjà opté pour l’EC725 (douze exemplaires presque tous livrés) et le second considère également l’acquisition d’une vingtaine de NH90 dans les versions TTH et NFH.