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Equipements: retour sur l'engagement au Mali (partie 2)

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crédits: MinDef

crédits: MinDef


Suite du retour sur expérience des équipements français engagés au Mali durant Serval 1. Première leçon intéressante : l’effet PEGP (Politique d’Emploi et de Gestion des Parcs). Ce système, qui vise à réduire les coûts d’entretien des matériels tout en leur assurant une plus longue longévité, scinde les flottes de véhicules de l’armée de terre en deux principaux parcs : celui qui sert quotidiennement à l’entraînement des forces dans les régiments, et un parc d’alerte, constitué de véhicules stockés mobilisables pour les opérations extérieures. Problème, les véhicules de ce parc ne roulent que très peu. Durant l’opération Serval, des véhicules issus des deux parcs ont été engagés. Les forces prépositionnées en Côte d’Ivoire par exemple, sont venues avec leurs véhicules, qui roulant régulièrement, n’ont pas rencontrés de nombreuses pannes. Par contre, de nombreux tracas techniques, au début de l’engagement de l’opération Serval ont été enregistrés pour les véhicules du parc d’alerte, ces véhicules n’étant jamais utilisés…
 
L’artillerie
Les canons auto-mouvants Caesar de 155 mm ont apporté une véritable plus-value opérationnelle. A la différence de l’Afghanistan, où depuis les FOB, les canons avec leur près de 50 km de portée couvraient l’ensemble du théâtre (il est vrai réduit), les quatre canons Caesar ont, au Mali, été positionnés à Gao. Grâce à leur bonne mobilité, ils se déplaçaient dans un rayon de deux jours de route pour couvrir l’ensemble de la zone nord. Le 52 calibre, comparé au 39, apporte une nette supériorité en terme de précision relèvent les artilleurs français. Au total c’est tout de même 800 obus (explosif et illumination) qui ont été tirés, sur la zone de Kidal essentiellement.
 
Caesar sur le camps de Canjuers (crédits: G Belan)

Caesar sur le camps de Canjuers
(crédits: G Belan)


 
VBCI
Le 92ème RI et ses VBCI ont, au tout début de leur arrivée au Mali, été baignés très vite dans l’action. Après une semaine de transport par bateau, les VBCI sont remontés par la route jusqu’à Gao, 2 jours après, ils enregistraient leurs premiers contacts ! Au total 37 VBCI ont été engagés (dont 5 en version PC). Le canon de 25 mm a été très sollicité. Avant leurs départs, l’armée de terre avaient d’ailleurs désactivé une sécurité de la tourelle : celle qui empêche le tir de la tourelle pointant vers l’arrière quand la porte du haut de la caisse est ouverte. Et elle l’était quasi systématiquement au Mali ! Les systèmes d’observation ont été très utiles, le jour, la nuit et à longue distance. La plupart des tirs du 25 mm ont été réalisés à une distance de 1500 à 2000 mètres. Très utile aussi le télémètre laser couplé au GPS. L’air conditionné a été particulièrement appréciée, et on le comprends, quand les températures avoisinent les 50°, elle fonctionnait également très bien porte ouverte ! Les VBCI ont réalisé des missions allant jusqu’à 10 jours. Si quelques problèmes de durit ont été rencontrés, l’effort sur maintenance s’est révélée assez faible. La qualité de sa mobilité et son agilité spécialement en tout terrain a été très apprécié (dont le système centralisé de dégonflage/gonflage des pneus pour les terrains sableux). Les VBCI ont été la cibles des djihadistes à plusieurs reprises. Essentiellement pris à partie par des petits calibres. Mais pas seulement : plusieurs tirs de RPG ont été enregistrés, ils ont tous glissés et rebondis sur les angles du véhicule !
 
 
VBL
Une fois de plus, l’inusable VBL a été très apprécié. Sa très grande discrétion a été mise en avant ainsi que sa mobilité sur le terrain peu évident du nord Mali (certains roulaient pneus à plats). Le Véhicule Blindé Léger traversait 120 km par jour sans broncher. Trois versions étaient déployées : 7,62/12,7 et Milan par l’infanterie de Marine.
 

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