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E-TRAP, l’arme à micro-ondes de Thales pour lutter contre les essaims de drones

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Le bouclier anti-drones français pourrait bientôt être renforcé d’une technologie sur laquelle Thales planche depuis plusieurs années : les armes à micro-ondes. Désormais mature, une solution souveraine baptisée provisoirement « E-TRAP » sera mise à l’épreuve l’an prochain lors d’un grand événement public.

Quelle parade face à la menace croissante que représentent les essaims de drones ? L’une des réponses privilégiées reste celle des armes à micro-ondes, ou « High-Power Microwaves » (HPM). Leur principe est simple : une antenne émet une impulsion électromagnétique très brève mais de forte puissance pour dégrader ou détruire les composants électroniques des systèmes adverses, stoppant net tout équipement un tant soit peu moderne.

Dans ce segment particulier des armes à énergie dirigée, la France est sur le point de rejoindre les quelques nations en pointe, que sont les États-Unis, Israël ou la Chine. L’effort engagé par Thales ne date pas d’hier, porté par un « besoin identifié en France mais aussi dans d’autres pays ayant identifié la généralisation de ce type d’attaque en essaim ». Dès 2019, le groupe présentait un démonstrateur industriel d’arme à micro-ondes aux armées françaises.

Soutenus par la Direction générale de l’armement (DGA), les travaux conduits par les équipes du site de Vélizy prenaient corps cette semaine au salon de défense londonien DSEI. Présenté pour la première fois sous forme de modèle réduit, l’arme à micro-ondes E-TRAP offrira plusieurs atouts face au spectre des essaims. Elle est tout d’abord efficace face à tous types de petits drones, même ceux autonomes en termes de navigation et de communication. Si l’arme laser l’emporte sur la précision et la portée, E-TRAP garantit quant à lui la neutralisation simultanée de tous les appareils pris dans son faisceau, aptitude essentielle pour arrêter un essaim.

À l’opposé de certains modèles « lourds » développés aux États-Unis, E-TRAP agit à 360° et génère un « niveau d’énergie assez bas, proche des seuils maximaux imposés en France ». Non cinétique, le système n’engendre pas d’effets collatéraux et est donc adapté à une utilisation en environnement civil et à la protection des infrastructures sensibles.

Compact et potentiellement mobile, E-TRAP intervient en bout de chaîne, immédiatement après la détection d’une menace par un radar et son suivi par la caméra intégrée. Il conservera invariablement un opérateur dans la boucle pour déclencher le tir. Particulièrement frugal, le système promet jusqu’à plusieurs centaines de tirs avant d’envisager la recharge des batteries.

Technologie sensible oblige, ni les fréquences utilisées, ni les performances précises ne sont communicables. Thales planche aujourd’hui sur plusieurs scénarios d’usage. La protection d’aéroports, d’emprises militaires ou encore l’accompagnement d’un convoi militaire en mouvement, par exemple, sont à l’étude.

Le besoin français se focalise pour l’instant sur un cas d’usage bien identifié, celui de la protection d’ « un grand événement public organisé en 2024 à Paris ». Si le choix du déploiement reste à la discrétion du client, difficile de ne pas corréler celui-ci au rendez-vous sportif attendu à l’été prochain dans la capitale française. Il s’agira en tout cas d’un premier test majeur pour valider les apports, affiner le développement, embrayer sur d’autres scénarios et rattraper les quelques nations capables de déployer cette technologie. 

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