Du lourd pour l’aéromobilité britannique

Pendant que la France galère au Mali et dans la bande sahélo saharienne (B2S) avec une capacité de transport insuffisante, la Royal Air Force prend livraison de ses trois premiers Chinook HC6, version britannique du CH-47F de Boeing. Quatorze exemplaires de cet hélicoptère aussi puissant que moderne ont été commandés par la RAF, pour un coût d’environ un milliards de livres (1,25 Mds€, la bête n’est pas vraiment donnée…). L’achat avait été annoncé en 2011, à l’époque où la Grande Bretagne était très lourdement engagée en Afghanistan, avec des besoins croissants en matière d’aéromobilité. Le besoin portait sur des hélicoptères puissants, capables de s’affranchir des conditions extrêmes de chaleur et d’altitude. Mais il s’agissait également de faire taire les critiques du public et des médias sur les insuffisances en capacités de transport, qui obligeaient les forces britanniques à faire appel aux convois routiers, avec tous les risques inhérents. La cible initiale, 24 appareils, avait toutefois été réduite à 14.
Le Chinook peut emporter une charge utile d’environ dix tonnes au mieux de sa forme, soit à lui seul l’équivalent d’au moins deux EC725 Caracal en service dans l’Alat et dans l’armée de l’Air. Tous les HC6 devraient être livrés avant la fin 2015. A cette date, la Grande-Bretagne disposera de 60 Chinook de différents standards, évoluant aux côtés de Puma modernisés et d’EH-101 Merlin. Une flotte de transport assez imposante, la première d’Europe, qui fait bien des envieux de ce côté-ci de la Manche…
Parce qu’on ne s’en lasse pas, rappelons ici que le dernier rapport du sénat sur les forces spéciales vient une fois plus d’écrire noir sur blanc qu’il manque aux militaires français des hélicoptères de transport lourd. La plupart de nos voisins européens en ont, mais pas nous.  Le rapport rappelle également que « l’hélicoptère de transport lourd (HTL) avait fait l’objet d’un « objectif d’état-major » au mois de juin 2006 et un rapport de l’Inspection Générale des Armées Air fin 2006 avait recommandé l’acquisition d’une telle capacité. Plusieurs hypothèses avaient alors été évoquées : échange de potentiel au niveau européen (…), achat sur étagères, lancement d’un programme industriel européen. Aucune de ces pistes n’a été poursuivie afin de ne pas remettre en question la commande des 68 NH-90 de l’armée de terre »

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