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Des essaims de drones renifleurs pour sécuriser les Jeux olympiques de 2024

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Coup double pour la start-up Icohup. Après avoir séduit le RAID en novembre 2021, sa solution d’essaim de drones de détection NRBC conçue en partenariat avec Icarus Swarms vient d’être retenue par un appel à projets lancé au travers du dispositif France 2030.

Un essaim de drones « renifleurs »

Ouvert le 8 mars 2021, l’appel à manifestation d’intérêt « Maladies infectieuses émergentes et menaces NRBC » (AMI MIE NRBC) visait à identifier des projets prêts au financement ou plus prospectifs et susceptibles d’être soutenus lors d’autres appels à projets.

Entre autres solutions retenues, le système NR Swarm Net, fruit de la rencontre entre Icohup, spécialisé dans les détecteurs de radioactivité, et Icarus Swarms, référence dans le champ des essaims de drones. Grâce aux 3,4 M€ débloqués, les deux entreprises plancheront durant 24 mois sur « un système pilote composé de bases autonomes capables de recharger les drones et de transmettre des données de manière sécurisée, et de capteurs alpha et gamma/neutron innovants et connectés ».

Plusieurs algorithmes d’intelligence artificielle permettront aux drones d’agir de manière autonome et en essaim et de communiquer entre eux pour cartographier en 3D et en temps réel les niveaux d’expositions relevés par les capteurs. Chaque base autonome, fixe ou mobile, est en mesure de couvrir une surface de 20 km2. Avec pour priorité les sites sensibles, tels que les installations SEVESO, les ports, les complexes sportifs, les rassemblements de population ou les bases militaires en France et à l’étranger.

Sécuriser les Jeux olympiques

Avec NR Swarm Net, Icohup a au moins deux débouchés en ligne de mire : la sécurisation des Jeux olympiques de 2024 à Paris et « la reconnaissance nucléaire et radiologique indispensable dans un conflit armé ». Une première phase d’exploitation est d’ores et déjà annoncée à l’occasion de la prochaine Coupe du monde de rugby, organisée en 2023 en France.

Selon Icohup, ce projet de R&D va faciliter le dépôt de quatre brevets dans les thématiques du système de surveillance autonome intelligent, de la base autonome de drones, des capteurs radiamétriques et du système robotique embarqué. Il sera aussi créateur de 10 emplois nets pour des profils d’ingénieurs, potentiellement complétés d’ouverture de postes dans la production et la vente.

Icohup souhaite par ailleurs ouvrir le champ des applications à des développements spécifiques, « notamment pour des applications militaires ou des actions de sécurité extérieure » elles aussi créatrices d’emplois. NR Swarm Net ouvre des perspectives commerciales tant en France qu’en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Son potentiel ? Selon Icohup, plus de 300 M€, dont 40 M€ pour le seul marché français.

51 M€ pour 15 lauréats

Opéré par Bpifance et inscrit dans le Programme d’investissement d’avenir (PIA4), cet AMI est un pan d’une stratégie nationale d’accélération sur les maladies infectieuses émergentes et les menaces NRBC. L’opération a conduit à la sélection de 15 premiers lauréats impliquant 25 acteurs industriels et académiques et mobilisant ensemble 92 M€, dont 51 M€ d’aide gouvernementale.

D’autres qu’Icohup sont actifs dans le domaine de la défense. C’est notamment le cas de Fab’entech, porteur du projet Fabshield. Cette société biopharmaceutique lyonnaise spécialisée dans l’immunothérapie pour situations d’urgence a bénéficié en 2020 d’une levée de fonds de 8,5 M€ menée par le fonds Definvest du ministère des Armées. Dans le cadre de l’AMI MIE NRBRC, Fab’entech s’associera à des experts français du NRBC et des maladies infectieuses pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement sur le territoire français pour un antidote contre une biotoxine et développer une immunoglobuline contre l’infection au virus Nipah.

C’est aussi le cas de Dassault Systèmes, filiale du groupe Dassault, et de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA), dont le projet PRISMES «  vise à développer une plateforme digitale de diagnostic des risques de transmission aéroportée des microorganismes au sein des établissements de soins combiné à des propositions de réduction de ces risques notamment pour faire face à une future crise sanitaire liée à des maladies infectieuses émergentes ». Tout un programme.

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