Dégradation de la situation au Donbass et de graves fuites concernant le Donbass

Des élections non reconnues par l’ONU à Donetsk et à Lougansk
 
Alexander Zakharchenko et Igor Plotnitskysont  sont les dirigeants « élus » des régions du  Donetsk et de Lougansk : ils ont appelé mettre à la fin de l’embargo du gouvernement de Kiev sur les services gouvernementaux dans l’Ukraine orientale, ce samedi 4 avril 2015.
 

 
 
Dans une lettre ouverte adressée à Angela Merkel et au président François Hollande, qui avaient contribué à négocier le cessez-le-feu en Ukraine en février 2015, ces deux dirigeants ukrainiens leur demandent d’utiliser leur influence pour encourager l’administration ukrainienne à recommencer à financer le fonctionnement des services sociaux dus aux résidents du Donbass.
 
En effet, le gouvernement de Kiev a imposé un embargo sur les services sociaux pour les résidents de l’Est du pays depuis le mois de novembre 2014, à la suite des « élections illégales » qui ont porté au pouvoir A.Zakharchenko et I.Plotnitsky.
 
Une grave lacune de protection sociale selon l’UNHCR
 
Actuellement, les miliciens prorusses contrôlent de larges espaces du territoire oriental. Bien que l’UE, les États-Unis et l’ONU aient également condamné la tenue de ces élections, ils ont mis en garde en décembre 2014 contre l’embargo exercé par Kiev, considéré comme une violation de ses obligations dues aux habitants pris en « otages » dans ce conflit politique sur le territoire tenu par les « rebelles ». Selon le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme, la cessation de ces services sociaux met la vie des populations locales selon en danger, sachant que Kiev a également déplacé les hôpitaux, les écoles et les prisons.
 
La lettre ouverte à Mme Merkel et M. Hollande a également souligné les nombreuses violations du cessez-le-feu, qui a été mis en œuvre en février 2015. Les combats dans la région ont fait environ 6000 morts depuis le printemps 2014.
 

 
 
Des tractations entre Poutine et Porochenko sur une éventuelle cession du Donbass à la Russie
 
Dans une conversation, le président ukrainien Petro Porochenko  aurait fait très récemment une offre directe à Poutine de récupérer le Donbass. Le président russe aurait révélé cette offre à huis clos aux  membres du conseil de l’Union russe des industriels et des entrepreneurs et qui lui aurait été faite lors des négociations sur les Accords de Minsk, les 11 et 12 février 2015.
 
L’explication serait liée à l’incapacité de Kiev de prendre financièrement en charge les dommages de guerre et la reconstruction. Cependant, les autorités ukrainiennes sont loin d’être unanimes, ce qui prouve le décalage politique profond entre Porochenko et son administration.
 
Poutine espère un rétablissement des services sociaux de l’État : le paiement des pensions de retraite et des prestations sociales à la population du Donbass, et la restauration du système bancaire de la région – ou bien, la cession du Donbass à la Russie. Selon ce dernier, tant que le Donbass est partie intégrante de l’Ukraine, tous les paiements doivent être effectués par la partie ukrainienne.
 
Démentis officiels de la version de ces fuites prônant la cession de l’Ukraine
 
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ainsi que le dirigeant de l’Union russe des industriels et entrepreneurs, Aleksandr Shokhin, ont déclaré que les paroles du président Poutine avaient été mal interprétées et déformées.
 
De même, Kiev s’est également empressé de présenter sa version de la conversation. Le Porte-parole du ministère des Affaires étrangères d’Ukraine, Yevhen Perebyinis, a déclaré que Porochenko avait voulu dire en réalité que la Russie devait sortir du Donbass plutôt que de le prendre, ce qui en ukrainien est grammaticalement similaire. (« Забирайтеся з Донбасу» [Dégagez du Donbass] не означає « забирайте Донбас» [Prenez le Donbass], а зовсім навіть навпаки). Il s’agirait donc d’un contresens sémantique !
 
Les commentaires sur Twitter font remarquer cependant que les deux présidents n’ont certainement pas pu discuter en ukrainien et l’ont qualifiée « d’excuse la plus stupide ».