Véritable serpent de mer, le remplacement des blindés VBRG et VAB de la Gendarmerie nationale devrait enfin trouver un dénouement. Une commande sera en théorie actée l’an prochain, soutenue par un coup de pouce financier du Beauvau de la sécurité.
« Cela devrait bien se passer », indiquait le Directeur général de la Gendarmerie nationale (DGGN), le général Rodriguez, le 6 octobre en audition parlementaire. Les offres ont été ouvertes, préambule à la notification de réponses et à la réception d’un prototype dès cette année. Une commande pour la totalité de la cible interviendrait l’an prochain. Le DGGN envisageait à l’origine de commander une première tranche de 45 véhicules en 2021.
« Globalement je suis assez confiant sur le sujet. La cible est à 90 et, sauf à ce qu’on ait des recours, ce qui peut toujours arriver, l’idée c’est que l’on commence à voir arriver les premiers dès l’année prochaine », ajoutait le DGGN.
L’opération « véhicule blindé de maintien de l’ordre » (VBMO) profite d’une enveloppe supplémentaire de 202 M€ en crédits de paiement issue du Beauvau de la sécurité, clôturé le 14 septembre par le président de la République. La moitié sera injectée dans le périmètre des moyens mobiles et permettra notamment de « financer l’annuité 2022 des plans de renouvellement des véhicules de maintien de l’ordre et de la capacité blindée de la gendarmerie », stipule le programme 152 du PLF 2022.
Selon le cahier des charges publié en avril dernier, le VBMO devra notamment atteindre au minimum 90 km/h sur route, pouvoir progresser au pas lent d’une unité de maintien de l’ordre équipée et être en mesure d’écarter un véhicule de minimum 3,5 tonnes sans dégâts et sans blessures pour l’équipage et le groupe embarqué. Il sera pour cela doté d’une lame, une configuration « plus adaptée à ce que l’on voit en métropole », estime le général Rodriguez.
Question survivabilité, le VBMO demandé est conçu pour offrir un niveau de protection B6 contre les menaces balistiques et explosives et jusqu’au niveau N2 du STANAG 4569 grâce à un kit de surprotection. Le volet « neutralisation » de l’adversaire comprend plusieurs accessoires externes, essentiellement un lance-grenades de calibre 40×46 m, un système de localisation acoustique de tirs et, en option, un tourelleau téléopéré installé sur la partie avant du toit.
Le général Rodriguez a par ailleurs été clair sur la future répartition entre l’Hexagone et les DROM-COM : « il n’y aura pas moins de blindés demain en outre-mer qu’il y en a aujourd’hui ». Parmi la petite centaine de véhicules encore en service, 37 VBRG et huit VAB modifiés sont déployés dans les territoires ultramarins.
Arquus, Nexter, Turgis et Gaillard, OMAT, etc. : les candidats potentiels préfèrent pour l’instant rester discrets sur leur éventuelle participation et sur l’offre qui en découlerait. Grand raout bisannuel de la filière sécurité, le salon Milipol organisé la semaine prochaine à Paris motivera peut-être certains à sortir du bois.