Après avoir passé son tour lors de l’édition 2021, la Belgique souhaite rejoindre trois programmes portés par la Coopération structurée permanente (PESCO). Un engagement encore trop faible selon un député de l’opposition.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’empreinte belge seine de la PESCO s’est peu agrandie au fil du temps. Officiellement, elle ne s’est positionnée que sur un seul sujet au cours des trois dernières vagues, celui relatif aux capacités de guerre collaboratives de l’UE (ECoWAR) adopté en novembre 2020. Un manque d’ambition qui interroge au sein du Parlement et que la ministre de la Défense, la socialiste Ludivine Dedonder préfère relativiser.
« L’évaluation des projets de la cinquième vague est en cours de préparation par l’état-major de la Défense. La procédure décisionnelle belge n’étant pas encore terminée, la Belgique n’est pas encore mentionnée dans les documents du projet », indiquait-elle la semaine en commission parlementaire.
La Belgique envisage de rejoindre trois initiatives : « Rôle 2F » et « Protection des infrastructures critiques dans les fonds marins » (CSIP) pour la vague de mai dernier, ainsi que « Partenariat militaire EU » (EU MP), lancé fin 2021. Deux autres sont dans son collimateur, mais cette fois au titre d’observateur. Ce sont les efforts portant sur le « Transport aérien pour la défense européenne — École de formation » (EDA-TA) cristallisé en mai dernier, et sur le « Transport aérien stratégique pour les cargaisons hors gabarit » (SATOC), lui aussi daté de 2021.
Des choix plutôt logiques pour une armée qui vient d’investir dans un hôpital Rôle 2, dépend elle aussi de l’avenir du programme de transport stratégique SALIS de l’OTAN et sera un interlocuteur crédible sur les fonds marins de par son expertise reconnue en matière de guerre des mines.
A contrario, la Belgique fait l’impasse sur le projet de robotique terrestre iUGS2, seconde étape d’un effort auquel elle participait pourtant depuis 2019. « plusieurs pistes technologiques sont poursuivies par l’état-major de la Défense. Cependant, une future participation à ce projet reste possible », indiquait la ministre de la Défense.
Reste que la moisson 2023 est « une occasion manquée » a estimé le député flamand Theo Francken (N-VA). « La récolte est très maigre », complétait-il en commission, ajoutant que l’implication « est beaucoup trop mince pour un gouvernement qui parle constamment de coopération européenne en matière de défense et de défense européenne ». Certes, une participation accrue est toujours souhaitable, mais encore faut il que l’acte serve un besoin opérationnel et puisse reposer sur un industriel ou un laboratoire national. Ce qui est loin d’être le cas quand tant l’armée que la filière de défense ont des tailles limitées.
Crédits image : Défense belge/DG Stratcom