Londres accélère sur l’artillerie sur fond d’aide à l’Ukraine

Crédits image : Crown Copyright/Cpl Timothy Jones

Share

Certains matériels fournis à l’Ukraine sont remplacés par du neuf, d’autre pas. Si 18 CAESAR seront produits pour contrebalancer ceux donnés par la France, le Royaume-Uni privilégie une autre voie pour compenser le don de canons automoteurs AS90 confirmé hier.

Hormis les très médiatiques chars Challenger 2, le Royaume-Uni a officialisé hier la livraison de trois batteries de canons automoteurs AS90 aux forces ukrainiennes. Contrairement aux CAESAR, la trentaine de pièces concernées ne seront pas remplacées. Non seulement la ligne de production n’est plus active, mais leur retrait du service à l’horizon 2030 est déjà acté depuis un moment.

La solution retenue, annoncée hier, tient en quelques mots : accélération de l’après-AS90 et solution intérimaire. « S’agissant de l’artillerie, j’accélère notre programme Mobile Fires Platform [MPF]. Donc au lieu d’être livré dans les années 2030, ce sera fait au début de cette décennie », déclarait le ministre de la Défense britannique Ben Wallace hier devant la chambre basse du Parlement.

Lancé en 2021 et évalué à plus de 900 M€, le programme MPF n’en était encore qu’à la phase conceptuelle lorsqu’éclate le conflit russo-ukrainien. La caractérisation de la future plateforme était alors bien engagée mais non achevée, indiquait en janvier 2022 l’ex-ministre en charge des acquisitions de défense, Jeremy Quin. MPF devait en théorie atteindre le stade de la capacité opérationnelle initiale (IOC) en 2029.

L’accélération évoquée n’a pas été traduite en années et, d’ici à trouver un successeur à l’AS90, la défense britannique envisage de recompléter sa capacité d’appui-feu avec une solution sur étagère. « J’ai également ordonné que, sous réserve de négociations commerciales, une capacité d’artillerie provisoire soit livrée », complétait le ministre de la Défense.

Sans surprise, le discours s’arrête là. Plusieurs systèmes sont directement disponibles. Le CAESAR, bien sûr, mais aussi le RCH155 de KMW et le K9 du coréen Hanwha Systems. Ce dernier s’est depuis longtemps positionné en vue de MPF et a démontré sa capacité à livrer rapidement grâce au contrat signé avec la Pologne. Ainsi, des K9A1 acquis aujourd’hui pourraient être portés au standard A2 en cas de sélection via MPF.

Côté MPF, les principaux candidats sont sortis du bois lors de la dernière édition du salon de défense londonien DSEI, en septembre 2021. La version 8×8 du CAESAR s’y affichait aux côtés du RCH155, eux-mêmes confrontés aux solutions présentées par Rheinmetall, Hanwha, AM General ou encore BAE Systems. La prochaine édition, programmée pour septembre prochain, s’annonce dorénavant d’autant plus intéressante.