Les premiers VBL mieux protégés attendus « fin mai, début juin » au Sahel

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Les premiers VBL Mk 1 équipés d’un kit de surprotection devraient arriver au Sahel « à l’horizon de fin mai, début juin », expliquait hier la députée LREM Sereine Mauborgne, co-auteure d’un premier rapport d’information remarqué sur l’opération Barkhane.

Une protection remise en cause

Ce n’est pas la solution idéale mais c’est celle retenue par le ministère des Armées pour améliorer des VBL « dont la capacité de protection est remise en cause ». Inutile de rappeler les vulnérabilités de ce blindé léger, en partie responsables du décès de cinq militaires français les 28 décembre et 2 janvier suite à l’explosion d’engins explosifs improvisés (EEI).

« Le VBL, aujourd’hui, n’est pas remplaçable », rappelle Sereine Mauborgne, en écho direct à une réponse écrite récente du ministère des Armées. Une réponse dans laquelle il écarte toute autre solution à court terme, y compris l’achat d’un véhicule sur étagère en théorie mieux protégé.

Ne restait donc que l’option d’une refonte d’une partie du parc, un scénario qui mobilise « depuis un an et demi, deux ans, l’ensemble des acteurs du soutien et de la régénération des moyens au profit des forces, notamment la DGA, le SMITer et les régiments de matériel ».

Deux modifications ont été envisagées. Premièrement, l’installation d’un kit de surprotection extérieur « qui, évidemment, va alourdir légèrement le matériel mais la carcasse et le socle peuvent supporter ce surblindage ». Et deuxièmement, un tapis anti-blast « pour protéger plutôt les corps des soldats ».

Des 1470 VBL/VB2L en service, 100 seront modifiés et livrés d’ici à l’été. De quoi remplacer près de la moitié des VBL actuellement déployés au Sahel pour l’opération Barkhane. Les premiers exemplaires sont attendus au tournant du mois de juin.

Sans être parfaite, cette solution sera à la fois « une sécurité pour les soldats pour remplir la mission et un signe fort porté aux familles et à l’ensemble de la communauté militaire pour dire que cette opération n’est pas une opération figée mais bien qu’elle est réactive en permanence et consciente de ses limites », estime la députée.

Crédits photo : EMA

Régiments du matériel & Arquus mobilisés

L’engagement de ces travaux avait été confirmé en novembre 2020, débouchant ensuite sur un plan de charge sous la responsabilité, entre autres, des régiments de matériel. Le sujet est rapidement devenu prioritaire, reléguant d’autres missions au second plan. « On met les gens en 3×8 et on fait à la chaîne un plan de charge qui est énorme pour pouvoir projeter des véhicules plus sécurisés au profit des forces », souligne Sereine Mauborgne.

En pointe sur le sujet, la 13e base de soutien du matériel (13e BSMAT). Son pôle « mobilité terrestre » de Clermont-Ferrand est en effet le site référent principal pour les opérations de régénération du VBL. Plusieurs exemplaires arborant le nouveau camouflage brun terre de France y ont été aperçus.

Concepteur du véhicule, Arquus a lui aussi été mis à profit. Il fournit non seulement la documentation technique nécessaire à ces modifications, mais a aussi récemment installé une ligne de production dédiée sur son site de Garchizy (Nièvre) sur demande de l’armée de Terre. L’idée est bien d’accélérer les cadences pour équiper le plus de VBL Mk1 possible.

L’opération est à différencier de l’ « ultimatisation » du VBL, entièrement réalisée par Arquus. Celle-ci se concentre sur les performances du véhicule, soit la motorisation, les suspensions, mais aussi sur une augmentation de la charge utile qui faciliterait l’intégration ultérieure d’un kit de surprotection.

Conçu sur les sites de Marolles-en-Hurepoix (Essonne) et de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le VBL Ultima doit être livré à 730 exemplaires d’ici à 2025, pour atteindre 800 véhicules régénérés à l’horizon 2030. Comme pour d’autres opérations, il semblerait que le curseur actuel soit mis sur la protection via les kits, en priorité par rapport à l’ultimatisation.