L’AED aux manettes d’un second projet de R&D dans le domaine NRBC

Crédits : AED

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L’Agence européenne de défense (AED) est désormais aux commandes d’un nouveau programme de R&D relatif au domaine NRBC, « CBRN Reconnaissance Surveillance System ». Un choix logique de la part des nations participantes qui, dès 2019, lui avaient confié les rênes d’un projet PESCO à l’enjeu comparable.

Officiellement lancé demain, CBRN RSS s’inscrit dans la lignée d’un projet PESCO adopté en novembre 2018 et coordonné depuis 2019 par l’AED , Chemical, Biological, Radiological and Nuclear Surveillance as a Service. L’agence européenne ne le mentionne pas, mais la France en était bien l’un des participants de la première heure, avec la Croatie, la Hongrie, la Slovénie et sous la houlette de l’Autriche.

CBRN RSS et CBRN SaaS sont, en d’autres termes, les deux pans d’un même effort européen visant à concevoir une capacité automatique et déportée de surveillance, de détection et de gestion d’incidents NRBC à partir de capteurs intégrés sur des plateformes robotisées terrestres et aériennes. Une fois combinés, capteurs et porteurs fourniraient une « image NRBC » en temps réel au profit d’utilisateurs militaires et civils, contribuant à surveiller des frontières ou des infrastructures sensibles tout en éloignant le personnel d’un danger potentiel.

La finalité entre les deux programmes est identique, seuls diffèrent le niveau de maturité recherché et le canal de financement. Soutenu par l’AED, CBRN SaaS livrera une version de base de démonstrateur technologique qui sera améliorée au travers de CBRN RSS, quant à lui implémenté et financé au travers du Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense (EDIDP).

Un seul exemplaire de démonstrateur sera donc assemblé avec pour objectif d’offrir de premiers résultats d’ici à la mi-2024, le projet SaaS devant alors atteindre une capacité opérationnelle initiale. Étant donné la complémentarité et l’alignement entre les deux sujets, il devenait naturel de placer également CBRN RSS sous pilotage AED. 

Retenu en juin 2021 parmi une vingtaine d’autres projets, CBRN RSS profitera d’une enveloppe de 8,2 M€, dont 6,7 M€ fournis grâce au dispositif EDIDP. L’accord de financement a été signé le mois dernier par la DG DEFIS et le consortium sélectionné. Celui-ci rassemble 15 entreprises et instituts de recherches de six pays, dont deux éléments bien connus de la filière défense française : Bertin Technologies et Bull, filiale d’Atos.