Dans un discours prononcé hier devant les forces françaises à Djibouti, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a donc bel et bien confirmé la baisse des effectifs déployés sur la Corne de l’Afrique. D’un effectif actuel d’environ 1900 hommes, la principale garnison française en Afrique passerait à 1350 hommes d’ici 2018.
Le processus se déroulera en deux phases : une première réduction de 300 hommes cet été, une seconde diminution d’également 300 hommes en 2017. Le contingent restant permettra néanmoins de « conserver nos capacités opérationnelles aériennes, terrestres et navales sur la longue durée, comme l’a décidé le Président de la République, Djibouti restera la principale base de forces prépositionnées sur le continent africain par sa taille et ses moyens, » a précisé M. Le Drian dans son discours.
Une diminution de moitié avait auparavant été évoquée, fixant l’effectif final à 950 hommes. Le retrait sera donc moins conséquent, et relativement espacé dans le temps et ce, malgré les contraintes budgétaires.
Djibouti reste en effet un bastion avancé de la lutte contre le terrorisme. Positionné au carrefour de la mer Rouge, de l’Océan Indien et du Golfe Arabo-Persique, Djibouti est une « position stratégique unique » face à la menace émanant de la région – notamment Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA) au Yémen et les shebab en Somalie -, a relevé M. Le Drian dans un discours transmis à l’AFP. C’est un « îlot de stabilité au coeur d’une zone particulièrement agitée ».
De même, « La base française de Djibouti offre un réservoir de forces terrestres et aériennes entraînées et réactives, grâce notamment à son centre d’aguerrissement en milieu désertique, » a souligné M. Le Drian.
Originellement signé en 1977 et reconduit en 2011, le traité de coopération militaire entre Djibouti et la France permet donc à cette dernière, même en effectifs réduits, de rester un acteur majeur dans la lutte contre le terrorisme.