EUTM Mali : Fin de formation du 4ème bataillon malien

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La 4ème GTIA formé par EUTM a été baptisé Balanzan, nom d’un arbre sacré de la région de Ségou, d’où est originaire la majorité des soldats du bataillon
crédits: G Belan


Et de quatre ! La cérémonie se déroulera demain sur le camp de Koulikoro, officiellement, le bataillon Balanzan (arbre sacré de la région de Ségou) sera demain remis pour emploi à l’armée malienne. EUTM (European Training Mission) Mali vient d’achever la formation du quatrième GTIA (Groupement Tactique InterArmes) des forces armées maliennes (FAMA). L’exercice de synthèse s’est déroulé la semaine dernière, du 10 au 13 mars, dans la région de Koulikoro, à 60 km de Bamako.
Le GTIA Balanzan, aura, comme les trois précédents bataillons maliens, bénéficié d’une formation de 12 semaines par les instructeurs européens. Après un repos d’une à deux semaines, il sera envoyé dans le nord du Mali, en appui de la force Serval et des troupes de la Minusma.

12 semaines de formation
 
12 semaines, cela peut sembler bien peu… Reste que les maliens formés par la mission européenne, sont d’ors et déjà des soldats soit expérimentés soit déjà formés localement pour les plus jeunes. Balanzan est composé pour moitié de soldats ayant déjà une solide expérience du feu et pour l’autre de jeunes recrues, qui ont reçu 6 mois de formation initiale, précisait le colonel français Urich, commandant du centre d’entraînement de Koulikoro (KTC) : « notre objectif est en 12 semaines de pouvoir fournir un bataillon d’une structure robuste, capable de concevoir et conduire des opérations de manière indépendante. »

Le GTIA Balanzan, lors de son exercice de synthèse à Koulikoro
crédits: G Belan


 
Les deux premières semaines de la formation sont réservées aux cadres, pendant lesquelles ils reçoivent une formation dite de « leadership », d’encadrement. Les 5 à 7 semaines suivantes, chaque spécialité reçoit sa formation spécialisée (artillerie/infanterie/cavaleries…), baptisée « specialisation phase ». Enfin les trois dernières semaines, la formation se fait en « combiné », toutes armes ensemble. « 12 semaines c’est aussi beaucoup pour une armée qui a perdu l’habitude de s’entraîner » note le général Guibert, à la tête d’EUTM Mali.
Le scénario de l’exercice de synthèse, partait sur une attaque de Bamako par des groupes ennemies, se servant de Koulikoro comme base arrière. Le GTIA Balanzan, après une posture défensive de Koulikoro, a mené des actions de reconnaissance puis une manœuvre offensive pour réduire et vaincre les forces ennemies.
 
Et avec plus de 200 instructeurs européens pour 700 soldats maliens, le cadre de formation est d’« un ratio très élevé » relevait le général Guibert, commandant d’EUTM Mali.
 

Le GTIA Balanzan, lors de son exercice de synthèse à Koulikoro
crédits: G Belan


Des bataillons interarmes
 
Relativement courte, la formation est d’ailleurs concentrée uniquement sur les types d’opérations que les GTIA auront à réaliser dans le nord du pays, à savoir :  contrôle de zone ; reconnaissance ; réduction de résistance et coup d’arrêt d’une action ennemie.
« Tous les instructeurs européens appliquent la doctrine française » précisait le colonel Urich durant une présentation à Koulikoro d’EUTM la semaine dernière.
 
A l’image des trois autres bataillons, Balanzan est composé de trois compagnies d’infanterie, un escadron blindé, une composante artillerie, une autre génie, des commandos, une unité logistique ainsi que quelques TACP (Tactical Air Control Party) en charge de la coordination du soutien aérien.
 
En parallèle, 14 cadres maliens ont été formés pendant 15 jours, qui sont ensuite ventilés dans le GTIA afin d’aider les instructeurs et de donner au Fama de plus en plus d’autonomie, pour, qu’à terme, le GTIA soit capable de s’entraîner seul.
 

Un instructeur français du GTIA Balanzan, à Koulikoro
crédits: G Belan


 
Des bataillons « d’excellence »
 
Pour l’armée malienne, cette formation est très importante, note le général français Bruno Guibert « ces GTIA sont formés pour être engagés en première ligne face aux djihadistes dans le nord du pays, où la sécurité est encore très volatile ».
Les trois GTIA déjà formés ont déjà tous été engagés dans le nord du pays. Ils sont en quelques sorte l’élite de l’armée malienne. « Nous sommes motivés et reprenons confiance. Les fondamentaux étaient là, mais nous avons appris en organisation et en entraînements.  Nous sommes fiers de combattre pour une cause juste. Nous avons beaucoup progressé. Aujourd’hui, nous sommes prêt» s’enthousiasme le colonel Aboubacar Sérémé, le commandant malien du GTIA Balanzan.

Le colonel Aboubacar Sérémé, commandant le GTIA Balanza
crédits: G Belan


Le premier mandat d’EUTM va s’achever, avec 4 GTIA formés au compteur. Le second va débuter pour la formation de 4 GTIA supplémentaires. L’objectif étant de pouvoir assurer la relève des bataillons engagés dans le nord et ainsi d’en déployer 3 à 4 en permanence.