Battle Lab Terre : un challenge pour faire coopérer hommes et machines

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Les premières continuent de succéder au Battle Lab Terre. Après les démonstrations et les études exploratoires, le jeune – et unique – labo de l’armée de Terre propose de challenger l’écosystème de défense français sur l’enjeu de la relation entre l’homme et les systèmes automatisés.

Rendez-vous au printemps 2022

Baptisé « CoHoMa » (Coopération Homme-Machines), ce challenge se tiendra pour la première fois en mai prochain sur le site versaillais du Battle Lab Terre (BLT). L’idée ne manquera pas d’intéresser les acteurs déjà présents en juin à Satory pour la journée de la robotique aéroterrestre, à commencer par Nexter, TECDRON, Shark Robotics ou encore l’ONERA. Industriels, start-ups, laboratoires et étudiants avaient jusqu’au 10 septembre pour soumettre un dossier d’adhésion.

L’objectif de CoHoMa ? « Mettre en situation les systèmes proposés par les équipes participantes, en exécutant des scénarios tactiques inspirés de situations de combat réellement vécues par les militaires de l’armée de Terre lors de leurs opérations ».

Sur le long terme, CoHoMa aura pour ambition de fédérer les acteurs de la robotique autour d’un projet commun d’étude de la synergie entre militaires et engins robotisés, quel que soit leur degré d’autonomie. Chaque édition comprendra des mises en situation réalistes conçues dans un but exploratoire. Les résultats permettront de mesurer les apports et les contraintes pour ensuite optimiser les interactions homme-machines.

Ce faisant, la filière française contribuera activement aux réflexions portées par la section Vulcain, établie durant l’été au Centre d’entraînement en zone urbaine – 94e RI (CENZUB) de Sissonne. Sa mission première sera d’explorer, de se familiariser avec l’usage des outils robotisés dans le cadre de scénarios tactiques.  Elle préfigure à petite échelle l’objectif de robotisation de l’armée de Terre à l’horizon 2040.

La reconnaissance pour première thématique

Pour cette édition inaugurale, le BLT concentrera les réflexions autour du thème de la reconnaissance, mission généralement réalisée par des unités discrètes et légères davantage exposées au feu ennemi. Et un contexte parmi d’autres dans lequel « l’utilisation de systèmes robotisés semi-autonomes trouve toute sa pertinence », rappelle l’armée de Terre.

Durant ce challenge, les équipes joueront un scénario de « reconnaissance de zone avec installation en observation ». Autrement, dit l’exploration d’une zone inconnue depuis une position de départ. Cette dernière comprendra 10 obstacles disséminés de façon à ne pouvoir être détectés que par un certain type de sous-système robotisé (drone, robot terrestre léger ou lourd, etc.).

À charge des participants de localiser ces obstacles soit pour les contourner, soit pour les désactiver, selon leur nature. L’espace désigné parfaitement reconnu, un véhicule maître et les opérateurs qu’il transporte pourront ensuite s’y installer et entamer la reconnaissance de la zone à observer, toujours au moyen de leur panoplie de sous-systèmes robotisés. Chaque système proposé devra contenir un véhicule maître, éventuellement prêté par l’armée de Terre et ne servant qu’au transport, ainsi qu’au minimum deux robots terrestres et un drone aérien, tous fonctionnels.

« Dans un esprit d’optimisation des interactions entre l’homme et la machine, les équipes devront faire en sorte de déployer des satellites ayant un niveau d’autonomie le plus optimisé possible et nécessitant le moins d’interventions humaines possibles », souligne l’armée de Terre. Dès lors, au moins le système nécessitera d’opérateurs, au plus il sera valorisé.

Selon le calendrier provisoire, le prochain jalon est fixé au mois prochain pour un briefing de mission lors duquel les équipes prendront connaissance des vignettes tactiques et de la zone d’action. Les projets envisagés seront présentés en février, l’occasion pour chacun d’émettre des besoins spécifiques en direction du ministère des Armées. Des demandes de conseils, par exemple, pourront être adressées aux centres d’expertise de la Direction générale de l’armement (DGA). Ne restera ensuite qu’une paire de mois pour affiner les solutions avant le challenge proprement dit.