Airbus Helicopters et MBDA enfin notifiés pour le développement du Tigre Mk III

Vision d'artiste du futur Tigre Mk III retenu pour l'instant par la France et l'Espagne (Crédit : Airbus Helicopters)

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Après une longue attente, l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAR) a notifié Airbus Helicopters et MBDA au nom de la France et de l’Espagne pour la rénovation à mi-vie de l’hélicoptère d’attaque Tigre (Tigre Mk III). Une bonne nouvelle pour la filière aéronautique mais une petite désillusion pour le client français, forcé de redéfinir son niveau d’ambition en raison de l’indécision du partenaire allemand.

Ce contrat, valorisé à 2,8 Mds€ pour la France et 1,2 Md€ pour l’Espagne, comprend le développement et l’intégration d’une nouvelle suite avionique FlytX, d’un nouveau casque TopOwl Digital Display, de nouveaux armements et de nouvelles liaisons de données. Si Airbus Helicopters est maître d’œuvre, MBDA s’occupera de l’intégration du missile air-sol MHT, conçu pour la France au travers du programme MAST-F de l’OCCAR.

Resterait à convaincre l’Espagne d’adopter elle aussi ce missile inspiré du MMP, « ce qui n’est pas évident car l’Espagne n’utilise actuellement que des Spike, y compris depuis le sol, » déclarait début janvier le sénateur LR Cédric Perrin, à la suite d’un déplacement à Madrid. « Parmi les arguments que nous faisons valoir, figure celui que la France prendrait en charge 4/5 des coûts de développement. Par ailleurs, ce futur missile anti-char pourrait aussi équiper l’Eurodrone. »

Hormis le missile MHT, l’armement du Tigre Mk III comprendra un nouveau missile air-air, de nouvelles roquettes guidées laser et une tourelle-canon THL 30 « améliorée ». L’OCCAR a également signé un contrat avec Safran Electronics & Defense pour le développement et la livraison de la boule optronique Euroflir 510, retenue dès 2020 pour remplacer le viseur de toit Stryx.

Thales fournira, en plus de la suite avionique FlytX et du casque TopOwl DD, un nouveau système d’autoprotection construit autour de la solution CATS-150 ainsi qu’un système de navigation par satellite bi-constellation GPS et Galileo et deux terminaux de liaisons de données Micro-TMA. L’un permettra la liaison pour le guidage des nouveaux missiles air-sol et l’autre assurera une liaison vidéo avec les drones. Le premier prototype de Tigre rénové devrait réaliser son vol inaugural en 2025, soit deux ans plus tard qu’annoncé jusqu’alors.

« Ce programme comprend également des contrats OCCAR supplémentaires pour le développement et l’acquisition d’autres systèmes à intégrer sur le Tigre Mk III », souligne l’OCCAR dans un communiqué. De quoi permettre à l’appareil d’opérer au moins jusqu’en 2040.

« Avec cette modernisation, le Tigre restera un atout essentiel et moderne pour ses armées et renforcera la coopération de défense en Europe », déclarait pour l’occasion le PDG d’Airbus Helicopters, Bruno Even. « Le Tiger MkIII n’aura pas d’équivalent dans le monde pour les opérations de haute intensité et améliorera encore les capacités de connectivité, de précision et de puissance de feu du Tigre actuel ».

Fixée à 67 hélicoptères rétrofités à l’origine, la cible française a été ramenée à 42 exemplaires en tranche ferme et 25 supplémentaires en option. En cause, l’augmentation des coûts suite au retrait provisoire de l’Allemagne. Celle-ci conserve la possibilité d’intégrer le programme « dans un futur proche ». Côté espagnol, la cible reste de 18 hélicoptères. En plus du développement et de l’intégration, le contrat comprend le soutien en service initial.

Les livraisons démarreront en 2029 pour la France et un an plus tard pour l’Espagne. Les travaux seront répartis entre les sites d’Albacete (Espagne), retenu pour l’assemblage final, de Marignane (France) et de Donauwörth (Allemagne).