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Airbus bat la campagne avec son A400M

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Le premier A400M turc, en attente de livraison. (photo Frédéric Lert)

Le premier A400M turc, en attente de livraison. (photo Frédéric Lert)


Pour l’A400M, l’année 2014 va être placée sous le double signe des campagnes commerciales et techniques. Il va s’agir de présenter l’avion auprès du plus grand nombre de clients potentiels, en dehors des pays partenaires, tout en poursuivant en parallèle l’ouverture des configurations opérationnelles. Sur ce dernier point, l’effort va porter dans les semaines et les mois à venir sur l’aérolargage et le ravitaillement en vol. Airbus Defence & Space prévoit notamment d’effectuer des essais de parachutages massifs d’hommes et de matériels notamment en France et en Turquie.
La campagne commerciale à venir s’annonce tout aussi dynamique, portée par le vol très médiatisée du MSN 8 de l’armée de l’Air en direction de Bamako et de Gao, dans les dernières heures de 2013. On annonce à Séville avoir reçu neuf demandes d’informations dans les derniers mois. Airbus évalue à 1850 le nombre d’avions de transport militaire en service à travers le monde, avec un âge moyen de trente ans. Sur ce total, le marché « ouvert » s’établirait à environ 700 avions équivalents à l’A400M. « Nous visons 400 ventes pour notre avion et nous avons actuellement une activité intense de discussion avec des clients potentiels à l’export » note Didier Vernet, directeur du marketing pour le programme A400M. Le chiffre de 400 exportations est ambitieux mais il semble à portée de main pour une raison simple : l’absence actuelle de concurrence. Le haut de gamme du cargo militaire est représenté par le C-17 américain, beaucoup plus cher et dont la production se termine. A l’autre bout de l’échelle, le C-130J offre des performances très inférieures à l’A400M (20 tonnes sur 3000 kilomètres pour le premier, la même charge sur 6400 km pour le second, avec une soute plus vaste et une vitesse plus élevée). Il y a donc une belle fenêtre d’opportunité pour l’A400M, que les équipes d’Airbus devront rapidement transformer en contrats solides pour faire vivre l’avion. Et permettre à Airbus de rentrer dans ses frais sur ce programme qui lui aura coûté un bras…
Airbus a annoncé avoir l’ambition de signer un premier contrat cette année. C’est un objectif optimiste au regard de la complexité des contrats militaires. Mais des discussions semblent bien avancées sur trois zones géographiques de prédilection : l’Amérique Latine, l’Asie et le Moyen Orient.
Quant à placer l’avion sur le continent nord-américain, c’est un rêve que l’on ne songe (jeu de mots) plus à caresser chez Airbus, même du bout des ongles. Du moins dans l’immédiat. Avec ses C-17, C-130J et C-5 modernisés, l’US Air Force dispose de suffisamment de jouets pour donner vie à ses fantasmes. « Un contrat américain nous asphyxierait » entend-on même dire à Séville. « Nous préférons garder nos places en chaîne pour les clients d’Asie ou du Moyen-Orient qui vont arriver. De toutes façons, nous ne croyons pas à un contrat américain à court ou moyen terme. On en reparlera après 2020… Si les Etats-Unis font alors état d’un besoin nouveau, nous saurons être opportunistes à ce moment là ».