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L’Europe s’accorde pour livrer un million d’obus d’artillerie à l’Ukraine

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Hier, l’Union européenne a finalement avalisé un plan pour renflouer les stocks de munitions d’artillerie de l’armée ukrainienne. « Une décision historique » pour le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell.

Fournir un million d’obus de 155 mm en un an à l’Ukraine, c’est le principal enjeu du document avalisé ce lundi par les ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense. Un plan à 4 Mds€ financé pour moitié par l’Europe et qui entend répondre au besoin criant en matière de munitions exprimé par les forces ukrainiennes. 

« La décision d’aujourd’hui est importante par son ambition – nous travaillerons dans des délais très serrés car l’objectif est de fournir un million de munitions en un an -, par son ampleur – nous combinons livraison à partir des stocks existants et approvisionnement conjoint de nouvelle production -, et par son volume financier – nous parlons de 2 Md€ de remboursement », s’est félicité Josep Borell.

L’enveloppe, débloquée via la Facilité européenne de paix (FEP), contribuera à soutenir « une approche sur trois axes ». De un, 1 Md€ pour la livraison immédiate de munitions ponctionnées sur les stocks nationaux ou sur des commandes en cours. Des destockages qui devront avoir été effectués d’ici au 31 mai prochain et dont 50 à 60% de la valeur seront remboursés. De deux, 1Md€ pour formaliser des acquisitions conjointes. Et de trois, la montée en cadence des capacités des munitionnaires européens. Derrière, la FEP, mécanisme de soutien auquel la France a déjà contribué à hauteur de plus de 1 Md€, devrait voir son plafond rehaussé de 3,5 Mds€ supplémentaires. 

En marge du sommet, 17 pays européens et la Norvège se sont rapprochés de l’Agence européenne de défense (AED) pour atteindre le second objectif. Durant les deux prochaines années, celle-ci mettra sur pied une « procédure accélérée permettant de simplifier le processus d’appel d’offres et des contrats mis en place à court terme ». « L’achat commun est la meilleure option pour réaliser une réduction des coûts grâce à des économies d’échelle, tout en permettant aux États membres d’acheter des munitions en fonction de leurs besoins nationaux et de soutenir l’Ukraine », complète l’AED. Son projet instaure par ailleurs un second cadre de sept ans pour la recomplétion des stocks nationaux par des achats conjoints de munitions de différents types et calibres, du 5,56 mm au 155 mm. 

La France, l’Allemagne, la Suède et la République tchèque, quatre acteurs majeurs de la filière munitionnaire européenne, en sont. D’autres, comme l’Italie et l’Espagne, ont fait l’impasse sur ce volet. Du moins pour l’instant, car « d’autres États membres ont déjà exprimé leur intention de se joindre à l’initiative prochainement à la suite de procédures nationales », précise l’AED.

L’effort comprend aussi son lot d’obstacles potentiels. Se pose notamment la question de prélèvements effectués dans des stocks nationaux déjà mis à profit et dont la recomplétion n’est pas pour demain. « La disponibilité des munitions, ainsi que les stocks associés, constituent un déficit critique qui affecte l’état de préparation des forces armées des États membres et leur capacité à remplir leurs missions tout en soutenant l’Ukraine », rappelait le directeur général de l’AED, le Tchèque Jiří Šedivý.

Toute nouvelle production ou future montée en cadence reste ensuite soumise à la disponibilité de certaines matières premières sous tension. La France a potentiellement un coup d’avance sur le sujet par sa volonté de recréer une ligne de production de poudres gros calibre sur le territoire national et son rapprochement avec l’Australie pour muscler davantage ses approvisionnement. Un dialogue binational qui, d’après le ministre des Armées Sébastien Lecornu, doit permettre de doubler le volume de fournitures au profit de l’Ukraine. 

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