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Le 5 avril 2017, la Brigade Médiane belge signait un accord de partenariat avec la 7e brigade blindée (7e BB) de l’armée de Terre, casernée à Besançon. Quelques exercices bilatéraux et jumelages plus tard, ce rapprochement unique « s’annonce comme pierre angulaire de l’évolution de la plus importante unité de la Composante Terre », se félicite le chef de la force terrestre belge, le général-major Marc Thys, dans un long entretien accordé au magazine Belgian Army Magazine.
 

Le Bataillon 12/13 de Ligne et le 1er RTir à l'entraînement au CENZUB de Sissonne en décembre 2017 (Crédit photo: Daniël Orban)

Le Bataillon 12/13 de Ligne et le 1er RTir à l’entraînement au CENZUB de Sissonne en décembre 2017 (Crédit photo: Daniël Orban)


 
« Aucun partenariat de ce genre n’existait au sein de la Composante Terre, il était pourtant indispensable que, faute de choix, cette dernière s’implique dans de telles démarches », explique le général Thys. Il devenait donc urgent de « s’engager dans un contrat binational », ajoute-t-il. Deux éléments ont motivé ce rapprochement avec les Centaures : les jumelages existants entre bataillons belges et régiments français* et l’acquisition d’un matériel identique défini par le programme Scorpion. Seul programme structurant en Europe actuellement, Scorpion présentait en effet une offre globale correspondante aux grands axes exprimés par la Vision stratégique de la Défense belge.
 
Pour l’heure, et dans l’attente des nouveaux véhicules prévus pour 2025-2030, le partenariat « a trait aux activités protocolaires, d’entraînement et d’échanges de bons procédés », précise le colonel Harvent, commandant de la Brigade Médiane, dans une interview également publiée dans Belgian Army Magazine. Le rythme imprimé en 2017 gagnera encore en intensité cette année avec, notamment, deux exercices conjoints du 1/3 Lanciers et du 5e régiment de Dragons de Mailly-le-Camp. Pour mutualiser au maximum la doctrine et la formation, la Composante Terre envisage jusqu’à « la possibilité de placer des instructeurs belges à l’école d’infanterie de Draguignan et d’envoyer nos officiers là-bas », révèle le colonel Harvent.
 
Mais cette synergie devrait dépasser la Brigade Médiane et également toucher le Bataillon d’Artillerie de Brasschat (Anvers). Une coopération capacitaire de ce type avec la France est d’autant plus logique qu’à l’horizon 2030, l’artillerie, les bataillons de manœuvre et le génie sont appelés à fusionner au sein d’une unique Capacité motorisée interarmes dont la structure sera comparable à celle de la 7e BB. Cette nouvelle Capacité sera subdivisée en battlegroups dont la composition sera adaptée en fonction de la mission, les rendant analogues au GTIA français.
 
Soldats belges et français partagent d’ores et déjà des sous-capacités communes en matière d’appui-feu, à l’image des canons tractés de 105 mm LG1 Mark II et des mortiers de 120 mm F1. Si l’artillerie belge entend rester complémentaire de ses homologues allemandes et néerlandophones, celles-ci n’ont pas les moyens expéditionnaires envisagés par la Belgique, qui prévoit d’évoluer vers une capacité stratégique. La Défense belge prévoit en effet d’allouer 48M€ à l’acquisition d’une « batterie d’appui-feu (…) indirect, à longue portée, équipée de véhicules à roues aérotransportables » entre 2027 et 2029.
 
Coïncidence ou non, ce créneau s’avère relativement proche de celui prévu par la France pour le renouvellement de cette capacité… et le développement par KNDS du système d’artillerie du futur, ou « Common Indirect Fire System ». Synchroniser les calendriers d’investissement et acquérir un matériel commun permettrait de facto de diminuer sensiblement les coûts, affirme le général Thys. « D’autant plus qu’un pays comme la Belgique ne peut plus mener un projet de développement et de construction militaire de A à Z », ajoute-t-il. D’où l’importance de consolider les liens avec les industries françaises et allemandes, parmi les seules en Europe « capables de développer puis d’adapter des programmes de matériel au gré de l’évolution des menaces », indique le général Thys.
 
Comme le dit l’adage, l’avenir appartient donc aux audacieux…. « mais il faut le construire », estime le général Thys.
 
 
 
*1e RTir avec le Bataillon 12/13 de Ligne, 1e RCh avec le Bataillon Libération – 5 Ligne, 152e RI avec le Bataillon 1 Carabiniers – 1 Grenadiers, 5e RD avec le Bataillon 1/3 Lanciers, et le 35e RI avec le Bataillon de Chasseurs Ardennais.

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