Je pèse moins lourd que deux pièces de deux euros, je mesure une dizaine de centimètres et je suis capable de voler à 72km/h. Qui suis-je ? Je suis Skeeter, un micro-drone développé par Animal Dynamics (AnDy), une PME formée au sein du département de zoologie de l’université d’Oxford en Grande Bretagne. Spécialisée dans le développement de systèmes inspirés de la nature, AnDy est l’une des entreprises dont le projet sera soutenu par un nouveau programme décennal de développement lancé le 12 août par le ministère de la Défense britannique et financé à hauteur de 900M €.

Et voici Skeeter, projet britannique de micro-drone basé sur le fonctionnement des libellules (Crédit photo: Animal Dynamics)
Avec ses quatre ailes autonomes, Skeeter s’inspire directement de la libellule et entre donc dans la catégorie des « ornithoptères », dont la sustentation est assurée par des battements d’ailes suivant le principe du vol des oiseaux et insectes. «
Nous nous concentrons sur la compréhension et l’application des principes de l’évolution qui ont abouti à des performances et une efficacité exceptionnelles. Les insectes ont des besoins énergétiques très restreints et peuvent atteindre des vitesses et des endurances remarquables, et c’est ce qui inspire notre processus de conception (…) », explique Alex Caccia, PDG d’Animal Dynamics à l’hebdomadaire américain Newsweek.

Skeeter est développé par AnDy au travers du programme STRATUS (Crédit photo: UK MoD/Animal Dynamics)
Autant de caractéristiques qui devraient offrir au Skeeter une

Skeeter devrait supplanter le Black Hornet Nano en service dans l’Armée britannique
autonomie, une manoeuvrabilité et une vitesse maximale – 70 km/h selon AnDy – proches de celle de l’insecte dont il s’inspire et lui permettre de devenir l’œil et les oreilles des troupes déployées en environnement urbain. S’il aboutit, Skeeter aura des performances lui permettant de supplanter le PD-100 Black Hornet Nano en service au sein de l’Armée britannique depuis 2013 et qui, lui, peine à atteindre une vitesse de 18km/h.
Mais les ambitions du Royaume-Uni en matière de drones ne s’arrêtent pas au Skeeter : Londres s’apprête à lancer un projet provisoirement baptisé «
Autonomy in hazardous scene assessment » pour la création de drones terrestres et aériens appelés à analyser des lieux potentiellement contaminés par des produits chimiques ou biologiques. La première phase de ce projet, doté d’un budget de 2.31M € s’achèvera en août 2017.