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S’entraîner pour être déployé en France

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 Nous sommes confrontés, aujourd’hui en France, à une guerre irrégulière dont le principe est qu’elle n’a pas de front. La menace terroriste est omnidirectionnelle, plastique et très évolutive. Cependant, nous pouvons faire la distinction, dans le cadre de nos engagements, entre une défense de l’avant – au plus loin – en opération extérieure, et une défense de l’arrière – au plus près – sur le sol national. Sentinelle, est une opération de défense et de protection de l’arrière, de nos arrières, « au dedans » où se concentrent un très grand nombre de nos intérêts vitaux, au premier rang desquels la vie de nos concitoyens. Il y a aujourd’hui, et c’est peut-être une rupture, une continuité des menaces.

General Arnaud Sainte-Claire Deville, commandant des forces terrestres françaises, le 17 novembre 2015.

Le général Arnaud Sainte-Claire Deville, commandant des forces terrestres françaises.

Le général Arnaud Sainte-Claire Deville, commandant des forces terrestres françaises.


Vous vous demandez sans doute comme
nt sont entraînés tous ces soldats désormais visibles dans les rues et les transports en commun des grandes villes françaises. Après tout, patrouiller dans des rues pleines de citoyens vaquant à leurs occupations quotidiennes n’est pas tout à fait la même opération que celle visant à traquer des combattants irréguliers dans les déserts d’Afrique centrale et du nord.

Le général Arnaud Sainte-Claire Deville, commandant des forces terrestres basé à Lille, dans le nord de la France, était auditionné la semaine passée par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale (parlement) française. La majeure partie de cette audition, dont FOB a pu consulter le compte-rendu, fut centrée sur l’entraînement. Étant donné la longueur de ce compte-rendu, nous séparerons notre article en deux parties. La première moitié suit directement, tandis que nous publierons la seconde partie demain.

 
Sentinelle est le nom de l’opération militaire déployée en métropole. « Pour ce qui est de l’opération Sentinelle, tout soldat doit avoir effectué, dans le mois qui précède son déploiement, une séance de tir avec son arme de dotation, une formation de six heures sur les techniques d’intervention opérationnelle rapprochée – les techniques de corps à corps, pour parler simplement –, sur l’utilisation d’armements à létalité réduite – je pense à la matraque télescopique, au diffuseur lacrymogène –, sur les règles d’emploi de la force, enfin sur les conditions d’exécution de sa mission, » précise le général Sainte-Claire Deville.
 
Sainte-Claire Deville, premier commandant des forces terrestres à être entendu en Commission de la défense, est en charge d’une mission que la plupart des gens attribuerait au chef des forces armées : il est chargé de s’assurer que les 66 000 hommes et femmes de l’armée française sont entraînés et suffisamment préparés pour accomplir les différents types de missions pour lesquels ils pourraient être employés. Comme le disait le général Sainte-Claire Deville à la Commission de la défense en novembre dernier : « Le commandant des forces terrestres doit permettre au chef d’état-major de l’armée de terre d’engager, à tout moment et dans la durée, des unités organisées, équipées et prêtes pour réaliser avec succès les missions confiées par le chef d’état-major des armées. »
 
Comment cela est-il donc réalisé ?
 
Sainte-Claire Deville se base sur trois facteurs clés que sont la préparation opérationnelle métier, la préparation opérationnelle interarmes et la mise en condition avant projection.
 
La préparation opérationnelle métier consiste à s’assurer que chaque soldat acquière et maintient les compétences en lien avec sa fonction opérationnelle. Cette phase s’effectue en garnison et sous la responsabilité du régiment.
 
L’entraînement au combat interarmes vise à acquérir la maîtrise de manœuvres interarmes en collaboration avec d’autres forces armées, condition vitale au succès des opérations aéroterrestres. Cette étape, ou « Préparation opérationnelle interarmes », est réalisée au sein de centres spécialisés.
 
La mise en condition avant projection « permet d’adapter l’entraînement aux opérations planifiées pour que les postes de commandement, les groupements et les sous-groupements tactiques interarmes soient tout particulièrement préparés aux conditions spécifiques des théâtres d’opérations sur lesquels ils seront déployés, » explique le général Sainte-Claire Deville. À l’instar de la préparation opérationnelle interarmes, cette phase d’entraînement s’effectue de manière centralisée parce qu’elle requière la mobilisation de moyens conséquents et la coordination entre les différents services et les autres forces armées.
 
– fin de la première partie.
Revenez demain pour la seconde partie !
 

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