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Protéger le Vieux Continent

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Conséquence logique de la situation sécuritaire en Europe de l’Est, le budget proposé par le Département de la Défense américain pour l’année 2017 devrait faire de son engagement militaire sur le Vieux Continent une priorité majeure.
 

Des véhicules blindés du 2nd Squadron, 2nd Cavalry Regiment à la manoeuvre en Allemagne le 20 Janvier 2016 (Crédit: U.S. Army Sgt. William A. Tanner)

Des véhicules blindés du 2nd Squadron, 2nd Cavalry Regiment à la manoeuvre en Allemagne le 20 Janvier 2016 (Crédit: U.S. Army Sgt. William A. Tanner)


 
Face à la montée en puissance de la Russie, le Pentagone entend rassurer ses alliés d’outre-Atlantique en mobilisant davantage de moyens, aussi bien financiers qu’en hommes et en matériel. Principale vitrine de l’aide militaire américaine en Europe, le « European Reassurance Initiative » (ERI), mis en place en juin 2014 pour « rassurer » les partenaires européens suite à l’invasion de la Crimée par la Russie, pourrait voir son budget quadrupler en 2017, passant de 789M$ à 3,4Md$. « Nous allons devoir aider les pays à s’endurcir face à l’influence russe…et bâtir – comme nous l’avons fait au cours des décennies précédentes – une défense acharnée de nos alliés de l’OTAN, » a martelé Ashton Carter, secrétaire à la Défense des États-Unis, lors d’un discours donné le 2 février devant l’Economic Club de Washington. Une annonce somme toute représentative d’un réinvestissement dans la présence militaire américaine en Europe, après des années de retraits successifs.
 
De l’accroissement du budget de l’ERI découleraient « beaucoup de choses : plus de rotations de forces US en Europe, plus d’entraînement et d’exercices avec nos alliés, davantage d’équipements de combat pré-positionné et l’amélioration des infrastructures, » a précisé Carter.
 
Sur les 3,4Md$ requis pour l’ERI, plus de la moitié, 1,9Md$, sera consacrée à la maintenance et à l’expansion du matériel de combat pré-positionné en Europe. Le stockage de matériel militaire en Europe permettait, dans un contexte de Guerre froide, de n’avoir qu’à amener le personnel nécessaire en cas de situation d’urgence. Drastiquement réduit après la chute du régime soviétique, ce programme de stockage est récemment revenu à l’ordre du jour, avec l’envoi et la mise sous cocon d’importants stocks de chars, artillerie lourde, systèmes d’armes, munitions et autres équipements divers en Europe Occidental, dont la Belgique, tout en entretenant ceux déjà en place dans les pays Baltes et de l’Est.
 
Ensuite, 1,05Md$ seront consacrés à l’accroissement de la force de rotation. Actuellement il y a deux brigades de combat en permanence en Europe. L’addition d’une nouvelle brigade de 4000 à 5000 militaires dans le processus de rotation signifie qu’il y aura désormais trois brigades de combat déployées en permanence sur le continent européen.
 
Le Pentagone souhaite en outre dédier 217M$ à l’amélioration des infrastructures, bases militaires, terrains d’entraînements et autres aéroports, tout particulièrement dans les pays de l’Est. De quoi permettre aux armées concernées de mieux s’entraîner et de leur permettre de recevoir des renforts en cas de crise.
 
L’ERI a également augmenté le nombre et la taille de ses exercices militaires et partenariats en 2015, une tendance qui devrait se confirmer si le budget de 163M$ requis pour cette mission est ratifié.
 
Enfin, 86M$ seront destinés à consolider les capacités de résilience des partenaires et alliés des États-Unis au travers du développement des institutions locales et de formations.
 
Si ces considérations financières semblent bien lointaines pour les pays européens, la requête du Pentagone semble être une étape de plus dans la remontée en puissance de la présence militaire américaine en Europe. De programme d’urgence à court terme, l’ERI évolue désormais, grâce notamment au projet de budget 2017, vers un engament de longue durée.

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