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Norvège: nouvelle trajectoire, nouveau char?

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La Norvège va pratiquement tripler les dépenses allouées à l’acquisition d’armement terrestre d’ici 2025, explique le ministère de la Défense dans un document publié le 14 mars. De 157M€ annuellement en 2018, les achats de matériel pour l’armée de Terre (Hæren) passeront à 420M€ d’ici sept ans pour, entre autres, se procurer un « nouveau char de combat ».
 

Bientôt un successeur aux Leopard 2A4NO norvégiens? (Crédit: ministère de la Défense norvégien)

Bientôt un successeur aux Leopard 2A4NO norvégiens? (Crédit: ministère de la Défense norvégien)


 
Avec 1,59% de son PIB investi pour la défense, la Norvège reste parmi les bons élèves de l’OTAN. Le pays passe même devant la France en matière d’équipement, avec plus d’un quart du budget consacré aux achats en 2017. Contrairement à la situation française, l’armée de terre norvégienne reste un parent pauvre de la politique d’investissement, avec seulement 15% de l’effort financier, contre 48% consacrés à la force aérienne et 22% à la marine.
 
Si la voilure de l’investissement financier global pour les terriens reste inchangée, de l’ordre de 2,3Md€, la courbe prévisionnelle adopte néanmoins une trajectoire moins « tranchée » et donc plus réaliste que la précédente. Oublié le doublement des dépenses envisagé entre 2020 et 2021, la Norvège opte maintenant pour une hausse plus mesurée mais aussi plus régulière. De même, le budget terrestre devrait profiter de l’inversion de tendance du volet aérien, particulièrement gourmand en raison du programme F-35, et qui devrait sensiblement décroître après 2021.
 
Le plan établi fait notamment la part belle au renouvellement des flottes, avec des sous-catégories « véhicules de transport » et « artillerie » captant désormais 38% des dépenses terrestres. La sélection du canon automoteur K9 du Sud-Coréen Hanwha en décembre 2017 n’y est sans doute pas pour rien. Si Nexter et le CAESAR n’avaient alors pas été retenu, le systémier-intégrateur peut d’ores et déjà placer ses pions pour le programme de « new main battle tank » programmé par la Norvège. Exit le projet d’extension de vie des 48 Leopard 2A4NO envisagé dans le précédent document, la Norvège veut maintenant un nouveau char de combat. Si l’intitulé change, le ministère de la défense ne précise pas s’il s’agit d’une profonde modernisation ou du choix d’une nouvelle plateforme.
 
À partir de 2023, Oslo lancera également deux projets visant respectivement le remplacement des Javelin et l’acquisition de missiles antichar pour un montant combiné maximal de 141M€. Une ouverture intéressante pour le MMP de MBDA, lui-même destiné à remplacer, entre autres, les Javelin français.
 
Aussi ambitieux soit-il, ce plan d’investissement ne doit évidemment pas être pris pour argent comptant, sachant que « tout projet qui n’a pas encore été formellement approuvé puisse par la suite être résilié ou modifié sans autre explication ou responsabilité ». Ces programmes d’achat restent en effet subordonnés à l’évolution économique de la Norvège, sujette notamment aux performances de son économique domestique et aux recettes d’exportation, concédait le ministre de la défense norvégien, Frank Bakke-Jensen, le mois dernier.
 
Les facteurs décisifs, précise Bakke-Jensen, incluent « des décisions ratifiées par le Parlement et la concrétisation des plans à long terme actuels, d’éventuelles nouvelles résolutions dans les budgets annuels, et d’autres aspects liés à la mise en œuvre des plans ratifiés ».

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