À l’heure où une quarantaine d’athlètes militaires français s’apprête à prendre part aux JO de Rio (cfr l’article FOB d’hier), une autre compétition « sportive » internationale est en cours de l’autre côté du globe. Remplacez les muscles par des armes et le stade par un champ de tir : voici la seconde édition des « International Army Games », organisés par la Russie. Du 30 juillet au 13 août, près de 3000 militaires issus de 19 nations s’affronteront dans 23 disciplines différentes tant sur terre à Alabino (ouest de Moscou), que dans les airs (Ryazan au sud-est de Moscou), et les eaux de la mer Caspienne et de la mer Noire.

Le traditionnel biathlon de tank (Crédit photo: ministère de la Défense de Russie)
Une compétition qui fera sans doute sourire en Occident, tant celle-ci rappelle l’esprit de l’époque soviétique, mais qui a néanmoins du sens pour Moscou, qui y voit l’occasion d’affirmer sa puissance militaire autrement qu’au travers d’un défilé sur la place Rouge. Sur les 47 pays invités, dont les États-Unis, seule la Grèce représente l’alliance Atlantique à travers l’épreuve de tir de précision. L’Allemagne et l’Autriche (qui ne fait pas partie de l’OTAN) ont par ailleurs acceptés l’invitation en qualité de pays observateurs.

Un marathon? Plutôt l’arrivée de troupes aéroportées russe après un saut en parachute et 10km de course à pied (Crédit photo: ministère de la Défense de Russie)
Outre le traditionnel – mais néanmoins kitchissime – biathlon de tanks, le spectre d’épreuves terrestres va des plus traditionnelles, telles la maîtrise de véhicules blindés et la traversée de plans d’eau, aux plus « originales », à l’image de l’armurerie et… de la cuisine de campagne.
Nous ne résistons pas à l’envie de vous détailler cette dernière épreuve, divisée en trois phases et âprement disputée par la Russie, l’Égypte, le Kazakhstan, la Chine, l’Angola et la Mongolie. Parce qu’ils sont avant tout soldats, les cinq membres de chaque équipe (un chef, deux cuisiniers et deux boulangers) devront tout d’abord démontrer leur adresse au tir en tentant d’atteindre une cible de 0,75×0,75m placée à 100 mètres avec un fusil d’assaut AK-47. Les participants entrent ensuite dans le vif du sujet avec quatre jours d’épreuves de cuisine proprement dite et de boulangerie. « La qualité des mets est déterminée par la méthode organoleptique : inspection extérieure du plat, définition de la consistance, couleurs, goût et odeur, et aspect esthétique du met fini », précise l’organisateur sur son site web. Pour la dernière épreuve, les participants doivent faire preuve d’imagination et d’audace en présentant un menu inspiré de leur gastronomie nationale. Digne de « MasterChef », ce concours est présidé par un jury habilité à donner des pénalités en cas, par exemple, de dépassement du temps imparti ou de non-respect des prescriptions hygiéniques.

La compétition de cuisine de campagne, véritable MasterChef militaire (Crédit photo: ministère de la Défense de Russie)
Envie d’en savoir plus sur cette compétition haute en couleur? Voici le lien vers le site, très complet, des
International Army Games 2016.