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La Bundeswehr – à nouveau – en panne ?

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La Bundeswehr pourrait se retrouver dans l’incapacité de respecter ses futurs engagements vis-à-vis de l’OTAN, révèle un rapport confidentiel consulté par le quotidien allemand Die Welt. D’après ce dernier, la majeure partie des véhicules blindés de la 9e brigade blindée de Munster, appelée à diriger la Very High Readiness Joint Task Force (VJTF) de l’Alliance en janvier 2019, serait inutilisable faute de pièces détachées.
 

Un Leopard 2A6 du 93e bataillon de chars de la 9e brigade blindée allemande (Crédit photo: Panzerlehrbataillon 93/Markus Strauch)


 
Selon ce rapport, seuls neuf Leopard 2A6 sur 44 et trois véhicules de combat d’infanterie Marder sur 14 seraient en état de marche au sein du 93e bataillon de chars. La faute à qui ? Au manque criant de pièces détachées. Les stocks sont vides et face à la pénurie, la 9e brigade blindée va donc devoir « compenser les pénuries existantes avec les stocks d’autres unités de l’armée », explique le rapport. En d’autres termes, le déséquilibre annoncé menacerait les capacités d’entraînement des unités concernées qui, à leur tour, devront « faire plus avec moins ». Un scénario difficilement envisageable tant les autres bataillons de chars sont eux-mêmes impactés. D’après le quotidien allemand BILD, seuls 95 des 244 Leopard 2 de la Heer seraient aujourd’hui opérationnels. Soit un taux de disponibilité sensiblement inférieur à celui des chars Leclerc français, évalué à 61% en 2016.
 
Et la pénurie ne s’arrêterait pas aux véhicules blindés. La 9e brigade blindée manquerait également de lunettes de vision nocturne, de lance-grenades, de véhicules de soutien ou, encore, de vêtements d’hiver. Difficile, voire impensable, dans ces conditions de répondre à la principale exigence de la VJTF : être entièrement opérationnel dans les 48 heures dans la zone requise. Etablie en 2014 par l’OTAN pour faire face à la menace russe, la VJTF comprend théoriquement cinq bataillons de manœuvres réunis au sein d’une brigade multinationale d’approximativement pour un  total de 5000 soldats.
 
« La situation est préoccupante dans toutes les forces armées », résumait hier le Commissaire parlementaire aux forces armées Hans-Peter Bartels (SPD) dans le Welt. Et pourtant, « le niveau de préparation catastrophique, impliquant que nous ne pouvons plus remplir nos engagements, ne devrait pas surprendre un politicien averti », déplorait ce matin le lieutenant-colonel André Wüstner, président de l’Association allemande de la Bundeswehr, dans le Welt. Selon lui, il devient urgent d’atteindre « un consensus sur l’adaptation et l’accélération des procédures de passation de marchés et sur une loi susceptible d’augmenter durablement la préparation du personnel, incluant le financement nécessaire ».
 
Des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux de Frank Haun, PDG de KMW et co-président de KNDS. En janvier dernier, celui-ci dénonçait déjà des « scénarios de planification incertains, de longs cycles de programmation, une réglementation invraisemblable en Allemagne et une politique d’exportation imprévisible »…

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