LOADING

Recherche

Partager

Au défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées participait un détachement de l’armée belge, en l’occurrence de la 2e Compagnie du Bataillon de Chasseurs Ardennais, monté sur quatre transports de troupes blindés 8×8 Mowag Piranha. Forces Operations l’a présenté lors des répétitions effectuées les 11 et 12 juillet sur l’ancienne base aérienne de Brétigny. Echange de bons procédés, trois VBCI du 152e Régiment d’Infanterie – les mêmes que ceux ayant défilé le 14 juillet – participent au défilé pour la fête nationale belge, ce samedi 21 juillet à Bruxelles, une édition qui marque incidemment le cinquième anniversaire du règne du Roi Philippe.
 

VBCI du 152e Régiment d'Infanterie pendant la revue des troupes par le général-major Marc Thys, chef de la Composante Terre de l'armée belge (Photo : Forces Operations)

VBCI du 152e Régiment d’Infanterie pendant la revue des troupes par le général-major Marc Thys, chef de la Composante Terre de l’armée belge (Photo : Forces Operations)


C’est une première ! En effet, si des éléments français ont déjà défilé avec leurs collègues français le 21 juillet, c’est la première fois que des VBCI fouleront le sol bruxellois. Un honneur et un plaisir appréciés à leur juste valeur, tant par les Belges que par les Français eux-mêmes. Succès garanti ! Un VBCI en version commandement et deux en version canon de 25mm transportent le détachement. Arborant fièrement un fanion de la 1ère compagnie lors du passage en revue des troupes par le général-major Marc Thys, chef de la composante Terre de l’armée belge, le détachement motorisé français a parfaitement joué son rôle (le détachement à pied aura répété sa prestation le vendredi 20 juillet). Les briefings intermédiaires étant donnés essentiellement en anglais pour ne pas devoir être répétés systématiquement en français et en néerlandais (eh oui, c’est la Belgique !), il s’est néanmoins révélé utile d’en traduire le contenu au contingent français pour s’assurer d’une parfaite compréhension des instructions. Ceci dit, un défilé n’est pas une opération extérieure complexe…
 
Fantassin du 152e Régiment d'Infanterie, armée du nouveau HK 416 (Photo: Forces Operations)

Fantassin du 152e Régiment d’Infanterie, armé du nouveau HK 416 (Photo: Forces Operations)


Forces Operations a assisté aux répétitions effectuées le jeudi 19 juillet dans la vaste caserne de Peutie, près de Bruxelles. Sous un soleil aussi matraquant que celui qui brillait sur Brétigny, les dizaines d’engins – tous à roues car l’armée belge ne compte plus de chenillés, hormis quelques chars Leopard 1 en version génie et poseur de pont – ont effectué plusieurs fois le circuit tracé de manière à permettre à chaque groupe de calibrer sa place et sa vitesse de déplacement (14 km/h, à comparer aux 14,4km/h imposés dans l’armée française), ce qui n’est pas évident pour tous les types de véhicules en raison de leurs rapports de boîte de vitesses.
 
Le plus grand nombre d’engins belges impliqués consiste en LMV (Light Multirole Vehicle) Iveco « Lynx », un 4×4 indifféremment utilisé par les Composantes Terre, Air et Médicale mais uniquement pour des tâches opérationnelles. Il est avant tout conçu comme engin de liaison opérationnel, tout-terrain, offrant une haute protection au personnel qu’il véhicule. Il est destiné aux groupes de combat engagés dans des opérations humanitaires et de maintien de la paix. L’engin est en production depuis 2005. A titre informatif, il pèse 4.855 kg à vide, 7.100 kg maximum en charge. Son moteur Iveco de 190 cv peut l’emmener jusqu’à 110 km/h, avec une autonomie maximale de 500 km. Une version armée – désignée SPS – est dotée d’une remote-control weapon station avec mitrailleuse.
 
Un autre engin dont l’armée belge aligne 28 exemplaires depuis 2006 est le « Dingo 2 », un Multi-Purpose Protected Vehicle (MPPV) 4×4 blindé construit par Krauss-Maffei Wegmann (KMW) avec une cellule blindée en V montée sur la base d’un Mercedes Unimog. L’armée belge emploie plusieurs versions : la version de transport de troupe (Fus) pour transporter 8 hommes, la version poste de commandement (CP) avec six hommes, la version ambulance (Amb) pour transporter trois infirmiers et cinq blessés, la version observateur avancé (VW/FAC) avec quatre hommes, et la version surveillance du champ de bataille (SVB) avec cinq hommes. Son moteur Daimler Chrysler de 163 cv peut emmener cet engin de 12,5 tonnes en charge jusqu’à 90 km/h, avec une autonomie maximale de 700 km.
 
Général Thys, chef de la Composante Terre, en Lynx

Le général-major Marc Thys, chef de la Composante Terre de l’armée belge, passe les troupes en revue à bord d’un Lynx qui longe un Piranha DF90 (canon de 90mm fabriqué par Cockerill Mechaniccal Industries, CMI). (Photo : Forces Operations)


 
Les principaux critères du MPPV sont une protection pour l’équipage contre les munitions de petits calibres (jusque 7,62 mm) et contre les éclats de munitions d’artillerie. Le véhicule dispose également d’une protection contre les mines antichar d’une puissance de 6 à 8 kg de TNT. Le véhicule est doté d’un système de protection NBC.
 
Pour sa défense rapprochée, le véhicule dispose d’un armement externe commandé à distance depuis l’intérieur du véhicule (ROSS, Remotely Operated Selfdefence System). La capacité de chargement doit être suffisante pour le transport de 8 hommes équipés de leurs armements collectifs et individuels, ainsi que leurs effets personnels. La mobilité du véhicule doit être analogue à celle des Unimog 1300L en dotation partout dans l’armée belge. Le MPPV est aérotransportable par C-130. En ce qui concerne les communications, le MPPV est configuré pour intégrer le BMS (Battlefield Management System), ainsi que des moyens de communications et de navigations modernes.
 
Impossible de présenter ici chaque type de véhicule impliqué dans le défilé: 8×8 Piranha en différentes versions, 6×6 Pandur et camions divers,… Juste une mention particulière pour les deux engins du Special Forces Group intégré dans le nouvellement formé Special Operations Regiment (récemment présenté par Forces Operations): l’Unimog JAKAM et surtout le Jankel Fox qui commence à être livré à l’unité.
 
Pour être de bons comptes, il convient de mentionner les trois autres présences étrangères à ce défilé du 21 juillet : l’armée néerlandaise avec un Fennec (petit véhicule 4×4 blindé de reconnaissance construit par Krauss-Maffei Wegmann et armé de deux missiles antichars) et un mortier de 120mm tracté par un Mercedes G290, l’armée luxembourgeoise avec des Lynx, et la Bundeswehr avec un Dingo 2 (blindé 4×4) de la CIMIC (Civil-Military Cooperation, très active lors des opérations extérieures) et un Mowag Eagle IV (véhicule blindé 4×4 sur châssis Duro).
 
Mowag "Eagle IV" de la Bundeswehr, suivi d'un Dingo 2 également envoyé par l'armée allemande (Photo : Forces Operations)

Mowag « Eagle IV » de la Bundeswehr, suivi d’un Dingo 2 également envoyé par l’armée allemande (Photo:  Forces Operations)


Achevons cette présentation par un salut historique : pour marquer le centième anniversaire de la fin de la 1ère guerre mondiale, le défilé officiel sera précédé par 150 reconstitueurs belges et français en uniformes d’époque accompagnés par une copie de char britannique Mark IV splendidement réalisée en quinze ans par un ingénieur flamand et d’autres enthousiastes. L’engin ne roulera pas (ce qu’il a fait sur l’esplanade du Cinquantenaire le vendredi 20 juillet puisque son moteur et sa transmission sont récents) mais sera placé sur un transporteur de l’armée belge. D’autres véhicules d’époque – authentiques ou copies, telle une auto blindée Lanchester – accompagneront le groupe. « Séquence émotion », eut dit Nicolas Hulot à la belle époque de son émission Ushuaïa…
Copie de char britannique Mk.V sur transporteur de l'armée belge. Intégré à un groupe de reconstitueurs évoquant le 100e anniversair de la fin de la 1ère guerre mondiale, l'engin précédera le défilé officiel (Photo : Forces Operations)

Copie de char britannique Mk.IV sur transporteur de l’armée belge. Intégré à 150 reconstitueurs belges et français évoquant le 100e anniversaire de la fin de la 1ère guerre mondiale, l’engin précédera le défilé officiel avec d’autres véhicules – authentiques ou copies – de la « grande guerre » (Photo : Forces Operations)

Tags:

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *